4. P. La prononciation de T
t se prononce [t], comme dans le mot français tenir. Il ne se prononce jamais [s] comme dans le français nation. Dans certains cas, il ne se prononce pas.
t en fin de mot après une autre consonne
On trouve t en fin de mot après une autre consonne: mots terminés en -nt, -rt, -st.
Dans ces mots, le t ne se prononce pas, grosso modo, dans l'ouest de la Gascogne (Landes, Bas-Adour, Béarn, Lavedan):
hont [hun]
hòrt [hɔɾ]
vist [bis]
Il se prononce dans le reste du domaine, à l'est: [hunt], [hɔɾɾt], [bist].
Dans les zones où il ne se prononce pas, cette règle s'applique aux locutions formées avec tant:
tant aimada [ˈtan ajˈmaðɔ] "bien-aimée"
tant e mei [ˈtan e ˈmej] "tant et plus"
Plus généralement, le phénomène de "liaison" du français n'existe pas:
punt a la linha [ˈpyn ʔa la ˈliɲɔ]
Exceptions
- La règle que nous venons de voir souffre quelques exceptions dans les expressions cent ans, vint ans et avec le mot sent, même dans les régions où -t n'est normalement pas prononcé:
cent ans [ˈsenˈt ans]
vint ans [ˈbinˈt ans]
sent Andreu [ˌsent anˈdɾew]
aqueth sent òmi [aˌket ˈsenˈt ɔmi]
- dans certains parlers, t est muet en fin de mot, en position post-tonique:
èguet [ˈɛɣet], [ˈɛɣe] "sol natal"
bàbit [ˈbaˈβit], [ˈbaˈβi] "mèche de chandelle"
Localisme
Dans une zone du gascon pyrénéen oriental (Couserans sauf Massat, Comminges autour de Saint-Béat), t final se prononce [t͡ʃ] lorsqu'il est issu d'un t intervocalique latin:
polit [puˈlit͡ʃ]
qu'è cantat [ˌkɛ kanˈtat͡ʃ]