Différences entre les versions de « 3. D. Le futur de l'indicatif »

De Wikigram
Aller à la navigation Aller à la recherche
 
(15 versions intermédiaires par le même utilisateur non affichées)
Ligne 27 : Ligne 27 :
=== Note de prononciation ===
=== Note de prononciation ===


En ce qui concerne le premier groupe, on ne prononce [kantaˈɾɛj], [kantaˈɾas], [kantaˈɾa], etc., que dans la majeure partie des vallées pyrénéennes, autour de Pontacq et de Montaner, et dans le Haut-Comminges. Dans la quasi-totalité du Béarn, en Basse-Bigorre, dans le Gers, l'est des Landes, le sud du Lot-et-Garonne et le Tarn-et-Garonne, on prononce [kanteˈɾɛj], [kanteˈɾas], [kanteˈɾa], etc. Enfin, en Gascogne maritime, dans une vaste zone allant de Bayonne à la pointe du Médoc et englobant l'ouest et le centre des Landes et même certains lieux du Lot-et-Garonne, le [e] qui précède [ɾ] a tendance à s'affaiblir en [ə] (évolution normale dans le parler noir), voire en [ʔ] (voir prononciation ici: [https://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_de_glotte#En_fran%C3%A7ais]) et peut même disparaître complètement: [kantəˈɾɛj], [kantəˈɾas], [kantəˈɾa]...; [kantʔˈɾɛj], [kantʔˈɾas], [kantʔˈɾa]...; [kanˈtɾɛj],[kanˈtɾas], [kanˈtɾa]...
En ce qui concerne le premier groupe, on ne prononce [kantaˈɾɛj], [kantaˈɾas], [kantaˈɾa], etc., que dans la majeure partie des vallées pyrénéennes, autour de Pontacq et de Montaner, et dans le Haut-Comminges. Dans la quasi-totalité du Béarn, en Basse-Bigorre, dans le Gers, l'est des Landes, le sud du Lot-et-Garonne et le Tarn-et-Garonne, on prononce [kanteˈɾɛj], [kanteˈɾas], [kanteˈɾa], etc. Enfin, en Gascogne maritime, dans une vaste zone allant de Bayonne à la pointe du Médoc et englobant l'ouest et le centre des Landes et même certains lieux du Lot-et-Garonne, le [e] qui précède [ɾ] a tendance à s'affaiblir en [ə] (évolution normale dans le parler noir), voire en [ʔ] (voir prononciation de ce son ici: [https://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_de_glotte#En_fran%C3%A7ais]) et peut même disparaître complètement: [kantəˈɾɛj], [kantəˈɾas], [kantəˈɾa]...; [kantʔˈɾɛj], [kantʔˈɾas], [kantʔˈɾa]...; [kanˈtɾɛj],[kanˈtɾas], [kanˈtɾa]...




Ligne 38 : Ligne 38 :
'''DÍSER''': '''dirèi''' - '''diràs''' - '''dirà''' - '''diram''' - '''diratz''' - '''diràn'''
'''DÍSER''': '''dirèi''' - '''diràs''' - '''dirà''' - '''diram''' - '''diratz''' - '''diràn'''


'''ESTAR''' (auxiliaire): '''serèi''' - '''seràs''' - '''serà''' - '''seram''' - '''seratz''' - '''seràn'''
'''ESTAR''' / '''ÈSTER''': '''serèi''' - '''seràs''' - '''serà''' - '''seram''' - '''seratz''' - '''seràn'''


Seul ce futur d<nowiki>'</nowiki>''estar'' est employé dans tout le domaine gascon. En ce qui concerne ''aver'', il existe un futur régulier (''averèi'' - ''averàs'' - ''averà''), qui n'existe que dans la majeure partie du Béarn; nous en déconseillons l'emploi, du moins à l'écrit. Quant à ''díser'', il est régulier dans une zone plus vaste (quasi-totalité du Béarn, majeure partie de la Bigorre, où on dit ''diserèi'' - ''diseràs'' - ''diserà''), mais nous conseillons d'employer la forme irrégulière, du moins à l'écrit; elle correspond aux parlers de tout le Gers et de la quasi-totalité des Landes.
Seul ce futur d<nowiki>'</nowiki>''estar'' est employé dans tout le domaine gascon. En ce qui concerne ''aver'', il existe un futur régulier (''averèi'' - ''averàs'' - ''averà'' etc.), qui n'existe que dans la majeure partie du Béarn; nous en déconseillons l'emploi, du moins à l'écrit. Quant à ''díser'', il est régulier dans une zone plus vaste (quasi-totalité du Béarn, majeure partie de la Bigorre, où on dit ''diserèi'' - ''diseràs'' - ''diserà''...), mais nous conseillons d'employer la forme irrégulière, du moins à l'écrit; elle correspond aux parlers de tout le Gers et de la quasi-totalité des Landes.


Un certain nombre de verbes courants sont irréguliers dans certains parlers:
Un certain nombre de verbes courants sont irréguliers dans certains parlers:
Ligne 74 : Ligne 74 :
=== Remarque générale ===
=== Remarque générale ===


le futur est moins employé qu'en fançais, car le subjonctif y supplée très souvent dans les propositions subordonnées.
Le futur est moins employé qu'en fr., car le subjonctif y supplée très souvent dans les propositions subordonnées.




=== Le futur dans les subordonnées concessives introduites par ''QUAN'' ===
Dans les subordonnées concessives introduites par ''QUAN'', le futur désigne une concession concernant un événement réel:
'''Que disem hèra de causas entà passar lo temps, qui n'an pas sovent arren a véder dab l'ahar qui ns'interèssa, quan ''serà'' deus mei suriós.''' (Palay): "Nous disons beaucoup de choses pour passer le temps, qui n'ont souvent rien à voir avec l'affaire qui nous intéresse, même si elle est extrêmement sérieuse."
'''Quan ''serà'' sus un banc d’acusats, qu’ei tostemps interessant d’enténer a parlar de si.''' (''L'estranh''): "Même sur un banc d'accusés, il est toujours intéressant d'entendre parler de soi."
V. [[5. F. La subordonnée de concession]].
=== Le futur à valeur hypothétique ===
=== Le futur à valeur hypothétique ===


Comme en castillan, le futur sert, dans les vallées et le piémont pyrénéen, à exprimer l'hypothèse, le doute:
Comme en castillan, le futur sert, dans les vallées et le piémont pyrénéen, à exprimer l'hypothèse, le doute:


'''Que serà ua ataca!''' (Courriades): "Cela doit être une attaque"
'''Que ''serà'' ua ataca!''' (Courriades): "Cela doit être une attaque!"


'''Que son dus. L’aute que serà l’ussièr. Qu’ei l’ussièr, ja !''' (Palay)
'''Que son dus. L’aute que ''serà'' l’ussièr. Qu'ei l’ussièr, ja!''' (Palay): "Ils sont deux. L'autre doit être l'huissier. C'est l'huissier, oui!"


On emploie plus fréquemment le verbe ''dever'' pour rendre cette nuance, comme en français.
On emploie plus fréquemment le verbe ''dever'' pour rendre cette nuance, comme "devoir" en fr.





Version actuelle datée du 20 septembre 2022 à 13:08

Paradigmes

Verbes réguliers: modèles

Le futur se forme à partir de l'infinitif, auquel on ajoute le présent du verbe aver (abrégé aux 1ère et 2ème pp); tous les verbes du troisième groupe se conjuguent selon le même modèle:

Le futur
CANTAR BÀTER BASTIR
cantarèi baterèi bastirèi
cantaràs bateràs bastiràs
cantarà baterà bastirà
cantaram bateram bastiram
cantaratz bateratz bastiratz
cantaràn bateràn bastiràn


Note de prononciation

En ce qui concerne le premier groupe, on ne prononce [kantaˈɾɛj], [kantaˈɾas], [kantaˈɾa], etc., que dans la majeure partie des vallées pyrénéennes, autour de Pontacq et de Montaner, et dans le Haut-Comminges. Dans la quasi-totalité du Béarn, en Basse-Bigorre, dans le Gers, l'est des Landes, le sud du Lot-et-Garonne et le Tarn-et-Garonne, on prononce [kanteˈɾɛj], [kanteˈɾas], [kanteˈɾa], etc. Enfin, en Gascogne maritime, dans une vaste zone allant de Bayonne à la pointe du Médoc et englobant l'ouest et le centre des Landes et même certains lieux du Lot-et-Garonne, le [e] qui précède [ɾ] a tendance à s'affaiblir en [ə] (évolution normale dans le parler noir), voire en [ʔ] (voir prononciation de ce son ici: [1]) et peut même disparaître complètement: [kantəˈɾɛj], [kantəˈɾas], [kantəˈɾa]...; [kantʔˈɾɛj], [kantʔˈɾas], [kantʔˈɾa]...; [kanˈtɾɛj],[kanˈtɾas], [kanˈtɾa]...


Verbe irréguliers

Il n'y a que trois verbes irréguliers au futur:

AVER: aurèi - auràs - aurà - auram - auratz - auràn

DÍSER: dirèi - diràs - dirà - diram - diratz - diràn

ESTAR / ÈSTER: serèi - seràs - serà - seram - seratz - seràn

Seul ce futur d'estar est employé dans tout le domaine gascon. En ce qui concerne aver, il existe un futur régulier (averèi - averàs - averà etc.), qui n'existe que dans la majeure partie du Béarn; nous en déconseillons l'emploi, du moins à l'écrit. Quant à díser, il est régulier dans une zone plus vaste (quasi-totalité du Béarn, majeure partie de la Bigorre, où on dit diserèi - diseràs - diserà...), mais nous conseillons d'employer la forme irrégulière, du moins à l'écrit; elle correspond aux parlers de tout le Gers et de la quasi-totalité des Landes.

Un certain nombre de verbes courants sont irréguliers dans certains parlers:

BÉVER: beurèi - beuràs - beurà - beuram - beuratz - beuràn

CÀIGER: cairèi - cairàs - cairà - cairam - cairatz - cairàn

CALER: carrà

CRÉSER: creirèi - creiràs - creirà - creiram - creiratz - creiràn

DEVER: deurèi - deuràs - deurà - deuram - deuratz - deuràn

PLÀVER: plaurà

PODER: poirèi - poiràs - poirà - poiram - poiratz - poiràn

SABER: saurèi - sauràs - saurà - sauram - sauratz - sauràn

VALER: varrèi - varràs - varrà - varram - varratz - varràn

VÀSER: vairèi - vairàs - vairà - vairam - vairatz - vairàn

VÉSER: veirèi - veiràs - veirà - veiram - veiratz - veiràn

VOLER: vorrèi - vorràs - vorrà - vorram - vorratz - vorràn


Emploi

Remarque générale

Le futur est moins employé qu'en fr., car le subjonctif y supplée très souvent dans les propositions subordonnées.


Le futur dans les subordonnées concessives introduites par QUAN

Dans les subordonnées concessives introduites par QUAN, le futur désigne une concession concernant un événement réel:

Que disem hèra de causas entà passar lo temps, qui n'an pas sovent arren a véder dab l'ahar qui ns'interèssa, quan serà deus mei suriós. (Palay): "Nous disons beaucoup de choses pour passer le temps, qui n'ont souvent rien à voir avec l'affaire qui nous intéresse, même si elle est extrêmement sérieuse."

Quan serà sus un banc d’acusats, qu’ei tostemps interessant d’enténer a parlar de si. (L'estranh): "Même sur un banc d'accusés, il est toujours intéressant d'entendre parler de soi."

V. 5. F. La subordonnée de concession.


Le futur à valeur hypothétique

Comme en castillan, le futur sert, dans les vallées et le piémont pyrénéen, à exprimer l'hypothèse, le doute:

Que serà ua ataca! (Courriades): "Cela doit être une attaque!"

Que son dus. L’aute que serà l’ussièr. Qu'ei l’ussièr, ja! (Palay): "Ils sont deux. L'autre doit être l'huissier. C'est l'huissier, oui!"

On emploie plus fréquemment le verbe dever pour rendre cette nuance, comme "devoir" en fr.