Différences entre les versions de « 5. D. La prononciation des mots dans la chaîne parlée: voyelles en contact »

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'''era nosta scòla''' [eɾa ˌnustɔ sˈkɔlɔ]
'''era nosta scòla''' [eɾa ˌnustɔ sˈkɔlɔ]
== Le second mot commence par ''e'' atone ==
Lorsque le second mot commence par ''e''- atone, il a tendance à tomber dans la prononciation courante, sauf après un -''a'' atone:
'''un estrangèr''' [ỹ stranˈdjɛ]
'''entà scopir''' [enta skuˈpi]
mais: '''nada enveja''' [ˈnað embeˈjɔ]
Toutefois, en gascon pyrénéen, la chute du''e''- initial se fait même après -''a'':
'''nada enveja''' [ˈnaðɔ mbeˈjɔ]
C'est pourquoi '''era escòla''' se prononce [eɾa ˈskɔlɔ].




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== Cas de -''i'' et -''u'' + voyelle ==
== Cas de -''i'' et -''u'' + voyelle ==


Lorsque la première des deux voyelles en contact est [i] ou [u], on a tendance à prononcer une diphtongue à premier élément [j] ou [w]:
Lorsque la première des deux voyelles en contact est [i] ou [u], devant une autre voyelle que [e] atone, on a tendance à prononcer une diphtongue à premier élément [j] ou [w]:


'''L'òmi qui as dit''' [kjaz ˈðit]
'''L'òmi qui as dit''' [kjaz ˈðit]

Version du 8 janvier 2020 à 16:02

Lorsque la voyelle finale d'un mot et la voyelle initiale du mot suivant se trouvent être en contact dans la phrase, ce contact peut modifier la prononciation.


Le premier mot se termine par -a atone ou -e atone

Dans ce cas, cet -a atone et cet -e atone disparaît dans la prononciation dans tous les cas en gascon occidental ou en gascon oriental:

aquera epòca [aˌkeɾ eˈpɔkɔ]

lo noste amic [lu ˌnust aˈmik]

ende acabar [end akaˈβa]

Deishatz-me estar [deˈʃam mesˈta]

Que s'ane arrajar [ke ˈsan aɾɾaˈja]

En gascon pyrénéen et dans certains parlers orientaux, le contact de a et de e aboutir au contraire à la chute de e initial:

era nosta scòla [eɾa ˌnustɔ sˈkɔlɔ]


Le second mot commence par e atone

Lorsque le second mot commence par e- atone, il a tendance à tomber dans la prononciation courante, sauf après un -a atone:

un estrangèr [ỹ stranˈdjɛ]

entà scopir [enta skuˈpi]

mais: nada enveja [ˈnað embeˈjɔ]

Toutefois, en gascon pyrénéen, la chute due- initial se fait même après -a:

nada enveja [ˈnaðɔ mbeˈjɔ]

C'est pourquoi era escòla se prononce [eɾa ˈskɔlɔ].


Cas de voyelles identiques

Dans la prononciation rapide, lorsque deux voyelles identiques se trouvent en contact (l'une à la fin d'un mot et l'autre à l'initiale du mot suivant), on tend à prononcer une seule voyelle, allongée. Cette possibilité est largement exploitée en poésie:

e lo casso omprejant que'm vira lo sorelh (Simin Palay): douze pieds


Cas de -i et -u + voyelle

Lorsque la première des deux voyelles en contact est [i] ou [u], devant une autre voyelle que [e] atone, on a tendance à prononcer une diphtongue à premier élément [j] ou [w]:

L'òmi qui as dit [kjaz ˈðit]

Non èi pas parlat [ˌnwɛj pas paɾˈlat]

Là encore, cette possibilité est largement exploitée en poésie:

Tròpas son las gents qui aciu, ena Porteta, an familha e parents (Lavit): [kjaˈsiw]


Aphérèse de -a et e- initiaux

Dans la prononciation rapide, il y a aphérèse (chute de la voyelle initiale d'un mot) de a, e lorsqu'ils sont placés après un mot terminé par [a], plus rarement lorsqu'ils sont placés après [e] ou [ɛ]. On prononce un a allongé, noté [aː].

a Artics [aːɾˈtiks]

tà Arèssi [taːˈɾɛsi]

tà Espanha [taː sˈpaɲɔ]

tà estar valent [taː sˈta βaˈlen]

Si on veut transcrire la prononciation, on peut écrire tà 'star valent.

Cette possibilité est elle aussi largement exploitée en poésie:

No'u hè 'ren 'ra ploja (Philadelphe de Gerde)

  • Dans ce dernier exemple, on note aussi l'aphérèse de l'article era. Pour la prononciation de eth, era articles, nous renvoyons à la fiche L'article défini.