5. B. Points particuliers de prononciation: les pronoms personnels

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La prononciation des pronoms personnels compléments et adverbiaux donnent lieu à des phénomènes particuliers qu'il convient de connaître.


Le cas de I

La prononciation du pronom i varie selon le contexte.

  • Après une voyelle, il forme diphtongue avec cette voyelle:

anà'i [aˈnaj]

entà i miar lo partage (Lapassade): [entaj ˈmja]

Dèisha-i la clau. [ˈdɛʃɔj]

V. aussi plus bas: les pronoms personnels après l'impératif.

  • Après une consonne, à l'impératif, il se prononce [ji] ([ʒi] dans les endroits où j se prononce [ʒ]):

Vèn-i [ˈbɛnji], [ˈbɛnʒi]

Anatz-i [aˈnadji], [aˈnadʒi] (mais [aˈnadzi] dans les lieux où anatz se prononce [aˈnats].

  • Après une consonne, dans les autres cas, il se prononce [ej]:

Quan i èratz [kwan ej ˈɛɾɔt]

On ne doit pas écrire *Quan e i volès entrar car on n'a pas ici l'énonciatif E: celui-ci ne peut pas s'employer directement après le mot qui introduit la proposition.

  • Après le pronom relatif ou interrogatif QUI, i se prononce [j] devant voyelle, mais [ej] devant consonne:

Lo qui i va sovent qu'ac sap. [ˈlu ˈkjej ˈβa]

  • QUE I A se prononce [keˈʒa] dans les endroits où jse prononce [ʒ].


Le cas de AC

La prononciation de ac varie selon les régions, mais également selon le contexte.

  • La prononciation de base de ac est généralement [at] en Béarn, dans l'ouest du territoire bigourdan, la plus grande partie des Landes et le nord du Gers, [ak] dans la plus grande partie du Gers et de la Bigorre, et [ik] dans la Grande-Lande et en Gironde. C'est notamment le cas lorsqu'il est employé avant avec un verbe. Toutefois, la prononciation peut varier suivant la consonne qui suit, notamment en raison de l'assimilation (cf. https://wikigram.locongres.org/index.php?title=6._A._L%27assimilation).

Qu'ac vau har. [kab 'baw ˈha]

Devant voyelle, les prononciations [at] et [ak] passent généralement à, respectivement, à [að] et [aɣ]:

Qu'ac èi hèit. [ka ˈðɛj ˈhɛjt], [ka ˈɣɛj ˈhɛjt]

  • Après un verbe: on trouve AC après un infinitif ou un impératif. Deux cas de figure se présentent:

- soit AC suit directement la voyelle finale de l'infinitif ou de la deuxième personne de l'impératif, et dans ce cas, il se réduit généralement à 'C. Dans ce cas, il se prononce généralement [k]:

sabé'c [saˈβek] (plus fréquent que [saˈβet])

dèisha'c [ˈdɛʃɔk] (plus fréquent que [ˈdɛʃɔt])

- soit AC ne se réduit pas à 'C, et dans ce cas, il se rattache au verbe au moyen d'une consonne euphonique d. Comme, dans la plupart des parlers, l'accent tonique tombe sur le verbe, la prononciation est, selon les régions, [ɔt] ou [ɔk] lorsqu'il se retrouve placé après l'accent tonique:

saber-d-ac [saˈβeðɔt]

dèisha-d-ac [ˈdɛʃɔðat]

  • AC peut suivre une autre personne de l'impératif (la première ou la deuxième du pluriel); dans ce cas, l'accent tonique reste sur le verbe et AC, se retrouvant en position post-tonique, se prononce [ɔt] ou [ɔk]:

Espiatz-ac. [esˈpjaðɔt], [esˈpjadzɔk]

  • Remarque importante: dans la région d'Orthez, Salies et Sauveterre, lorsqu'un pronom personnel suit l'impératif, l'accent se déplace sur la dernière syllabe; dans ce cas AC se prononce [ek]:

Espiatz-ac [esˈpjadek]