Différences entre les versions de « 5. B. Points particuliers de prononciation: les pronoms personnels »

De Wikigram
Aller à la navigation Aller à la recherche
Ligne 35 : Ligne 35 :
'''Eh donc, creiatz-me a jo, batiat a tau ensenha...''' (Philadelphe): 12 pieds
'''Eh donc, creiatz-me a jo, batiat a tau ensenha...''' (Philadelphe): 12 pieds


'''Espiatz-la.''' [esˈpjal lɔ], [esˈpjats lɔ]
'''Espiatz-la.''' [esˈpjal lɔ], [esˈpjadz lɔ]


* L'accent tonique ne pouvant peut remonter plus haut que l'avant-dernière syllabe, lorsque deux pronoms personnels syllabiques s'y trouvent rattachés, le second porte un accent secondaire:
* L'accent tonique ne pouvant peut remonter plus haut que l'avant-dernière syllabe, lorsque deux pronoms personnels syllabiques s'y trouvent rattachés, le second porte un accent secondaire:
Ligne 42 : Ligne 42 :


Il en va de même dans: '''vener-ne''' [beˈnene], de ''véner'', forme bigourdane (en Béarn '''vene'n''').
Il en va de même dans: '''vener-ne''' [beˈnene], de ''véner'', forme bigourdane (en Béarn '''vene'n''').


=== Prononciation de 'U ===
=== Prononciation de 'U ===

Version du 8 janvier 2020 à 13:04

La prononciation des pronoms personnels compléments et adverbiaux donnent lieu à des phénomènes particuliers de prononciation qu'il convient de connaître.


Les pronoms personnels placés après le verbe

Le pronom personnel peut se trouver placé après le verbe: c'est le cas avec l'impératif, ça peut être aussi le cas avec le gérondif ou l'infinitif:

Apèra'm doman.

en vedent-te (on peut dire aussi en te vedent)

lhevà's (on peut aussi rattacher se à la proposition qui précède, s'il y en a une: de's lhevar. C'est le cas le plus fréquent.)


Règle générale

Dans ce cas, l'accent tonique reste sur le verbe, à la place qu'il occuperait s'il n'y avait pas de pronom personnel:

Apèra'm. [aˈpɛɾɔm]

en hant-la [en ˈhan lɔ]

lhevar-se [ʎeˈβa se]

Dans le cas de la, las, le a se trouvant en position post-tonique, on prononce généralement [lɔ], [lɔs]. En outre, la voyelle finale de me, te, lo, la, nse et vse disparaît dans la prononciation devant une autre voyelle. Enfin, il se produit une assimilation du [t] de la terminaison -tz devant [l] et [m]:

Aperem-la [apeˈɾemlɔ]

Be calè plan guastar-la un drinon. (Abadie) [... ɣwasˈta l y ðɾiˈnũ]

... quiò cadó sus la tasca. Apotjant-se a bruglets... (Camélat): 12 pieds

... o tuatz-me ab lo companhon (Fablas causidas): 8 pieds

Eh donc, creiatz-me a jo, batiat a tau ensenha... (Philadelphe): 12 pieds

Espiatz-la. [esˈpjal lɔ], [esˈpjadz lɔ]

  • L'accent tonique ne pouvant peut remonter plus haut que l'avant-dernière syllabe, lorsque deux pronoms personnels syllabiques s'y trouvent rattachés, le second porte un accent secondaire:

Portatz-la-me. [puɾˈtal lɔ me]

Il en va de même dans: vener-ne [beˈnene], de véner, forme bigourdane (en Béarn vene'n).

Prononciation de 'U

'U précédé de -a final de l'impératif se prononce [u]; dans certaines régions on prononce [ɔw]:

Espia'u [esˈpiu], [esˈpiɔw]


Zone particulière

Dans une zone particulière regroupant les régions d'Orthez, Salies-de-Béarn et Sauveterre ainsi que la Chalosse, c'est une autre règle qui s'applique en ce qui concerne l'accent tonique: lorsqu'un pronom personnel ou une combinaison de pronoms personnels suit le verbe, l'accent se déplace sur la dernière syllabe. Si la voyelle tonique du verbe était [ɛ] (è) ou [ɔ] (ò), comme elle se retrouve atone elle passe respectivement à [e] ou [u]. La et las se prononcent [le] et [les].

Cara't.' [kaˈɾet]

Apròcha't. [apruˈʃet]

pèrde'n [perˈðen]

Espia-la. [espiˌjə ˈle]

Espia'u se prononce [esˈpjew] dans cette zone.


Le cas de I

La prononciation du pronom i varie selon le contexte.

Cas des combinaisons de pronoms personnels

Dans le cas d'une combinaison de pronoms personnels, la règle de l'accent tonique s'applique aussi:

har-s'i [ˈhasi]


  • Après une voyelle, il forme diphtongue avec cette voyelle:

anà'i [aˈnaj]

entà i miar lo partage (Lapassade): [entaj ˈmja]

Dèisha-i la clau. [ˈdɛʃɔj]

  • Après une consonne, à l'impératif, il se prononce [ji] ([ʒi] dans les endroits où j se prononce [ʒ]):

Vèn-i [ˈbɛnji], [ˈbɛnʒi]

Anatz-i [aˈnadji], [aˈnadʒi] (mais [aˈnadzi] dans les lieux où anatz se prononce [aˈnats].

  • Après une consonne, dans les autres cas, il se prononce [ej]:

Quan i èratz [kwan ej ˈɛɾɔt]

On ne doit pas écrire *Quan e i volès entrar car on n'a pas ici l'énonciatif E: celui-ci ne peut pas s'employer directement après le mot qui introduit la proposition.

  • Après le pronom relatif ou interrogatif QUI, i se prononce [j] devant voyelle, mais [ej] devant consonne:

Lo qui i va sovent qu'ac sap. [ˈlu ˈkjej ˈβa]

  • QUE I A se prononce [keˈʒa] dans les endroits où jse prononce [ʒ].


Le cas de AC

La prononciation de ac varie selon les régions, mais également selon le contexte.

  • La prononciation de base de ac est généralement [at] en Béarn, dans l'ouest du territoire bigourdan, la plus grande partie des Landes et le nord du Gers, [ak] dans la plus grande partie du Gers et de la Bigorre, et [ik] dans la Grande-Lande et en Gironde. C'est notamment le cas lorsqu'il est employé avant avec un verbe. Toutefois, la prononciation peut varier suivant la consonne qui suit, notamment en raison de l'assimilation (cf. https://wikigram.locongres.org/index.php?title=6._A._L%27assimilation).

Qu'ac vau har. [kab 'baw ˈha]

Devant voyelle, les prononciations [at] et [ak] passent généralement à, respectivement, à [að] et [aɣ]:

Qu'ac èi hèit. [ka ˈðɛj ˈhɛjt], [ka ˈɣɛj ˈhɛjt]

  • Après un verbe: on trouve AC après un infinitif ou un impératif. Deux cas de figure se présentent:

- soit AC suit directement la voyelle finale de l'infinitif ou de la deuxième personne de l'impératif, et dans ce cas, il se réduit généralement à 'C. Dans ce cas, il se prononce généralement [k]:

sabé'c [saˈβek] (plus fréquent que [saˈβet])

dèisha'c [ˈdɛʃɔk] (plus fréquent que [ˈdɛʃɔt])

- soit AC ne se réduit pas à 'C, et dans ce cas, il se rattache au verbe au moyen d'une consonne euphonique d. Comme, dans la plupart des parlers, l'accent tonique tombe sur le verbe, la prononciation est, selon les régions, [ɔt] ou [ɔk] lorsqu'il se retrouve placé après l'accent tonique:

saber-d-ac [saˈβeðɔt]

dèisha-d-ac [ˈdɛʃɔðat]

  • AC peut suivre une autre personne de l'impératif (la première ou la deuxième du pluriel); dans ce cas, l'accent tonique reste sur le verbe et AC, se retrouvant en position post-tonique, se prononce [ɔt] ou [ɔk]:

Espiatz-ac. [esˈpjaðɔt], [esˈpjadzɔk]

  • Remarque importante: dans la région d'Orthez, Salies et Sauveterre, lorsqu'un pronom personnel suit l'impératif, le gérondif ou l'infinitif (dans le cas de pronoms combinés) l'accent se déplace sur la dernière syllabe; dans ce cas AC se prononce [ek]:

Espiatz-ac [esˈpjadek]


Le cas des autres pronoms personnels

  • Remarque importante: dans la région d'Orthez, Salies et Sauveterre ainsi qu'en Chalosse, lorsqu'un pronom personnel suit un infinitif, un gérondif ou un impératif, l'accent se déplace sur la dernière syllabe et les a de la dernière syllabe, que ce soit dans la, las ou dans la forme verbale, passent à [e]:

en vedent-te [em beˌðen ˈte]