4. A. Les verbes transitifs directs

De Wikigram
Révision datée du 17 mai 2020 à 14:14 par Eric G (discussion | contributions) (Eric G a déplacé la page 2. Les verbes transitifs vers 2. Les verbes transitifs directs : Le sujet est vaste ! Ne pas faire de fiches trop longues)
Aller à la navigation Aller à la recherche

Les verbes gascons peuvent être transitifs directs, transitifs indirects ou intransitifs.

Les verbes transitifs admettent un complément d'objet, généralement placé après le verbe, alors que les verbes intransitifs n'en admettent pas.


Les verbes transitifs directs

Les verbes transitifs directs prennent l'auxiliaire aver au passé composé:

Qu'as hèit çò qui calè.

Leur complément d'objet est un complément d'objet direct (COD), c'est-à-dire, construit sans préposition:

Ne coneish pas los sons vesins.


Remplacement du COD par un pronom personnel

Le complément d'objet direct peut être remplacé par un pronom personnel indiquant l'objet direct: me, te, lo, la, nse, vse, los, las, se.

Ne coneish pas los sons vesins. ==> Ne'us coneish pas.


Cas où le complément d'object direct se construit avec la préposition à

Toutefois, le complément d'objet direct des verbes transitifs directs est parfois construit avec la préposition a. On trouvera cette construction dans les cas suivants:

  • lorsque le complément d'objet direct est un nom propre de personne ou d'animal:

Ací, per companha, qu’as a Pirena. (Sarrieu)

lo helerèr qui avè gahat a Maria (Casebonne)

E vosauts, qui de longtemps ençà legívatz a Lacasa...' (Camélat)

Ne crei pas a Anna. (Javaloyès)

Que’vs voi amuishar quin èm contents la hemna e jo de liurà’vs a Moreta. (Camélat): "Je veux vous montrer combien nous sommes contents ma femme et moi de vous remettre Mourette" (il s'agit d'une jument)

Qu’èri viengut uei tà demandà’vs a Victorina com hemna. (Camélat): "Je suis venu aujourd'hui vous demander Victorine comme femme.

Cependant, cette construction n'est pas obligatoire et on pourrait construire les même phrases sans a. Il semble que a n'est jamais employé lorsque le nom propre est précéde de l'article lo, la:

Qu'èi vist lo Pièrra. (L2)

On as l’Ambròsi ? (Camélat)

Ara, que cau saber si’t prenes la Finon! (Palay)

Toutefois, elle peut s'employer lorsque l'article introduit un véritable groupe nominal, avec un adjectif qualificatif par exemple:

Setina e Margalida crotzèn a la vielha Janeton. (Yan dou Sabalot)

  • devant un indéfini, un possessif, un démonstratif, un interrogatif ou un relatif:

Non voi veir ad arrés. (Sarrieu)

Si non m’engani, que cercatz a quauqu’un. (Palay)

Qu'èi trobat a ton pair qui dalhava. (Bouzet)

qui’s trufan plan beròi de saber a qui van tuar. (Javaloyès)

si au mens aimas ad aqueth gojat (Yan dou Sabalot)

Ici non plus, l'emploi de a n'est pas systématique, bien que fréquent:

N'èi pas vist arrés. (L2)

Mair, qui espiavi, que m’ataquè autanlèu. (Camélat)

  • devant un nom ou pronom qui forme le second terme d'une comparaison:

Eth, vençut, parièr que la potoè, mes com a ua sòr o ua mair. (Javaloyès)

Dans ce cas, on trouve parfois a même devant un nom ou un pronom qui ne désigne pas une personne:

Com a las pèiras preciosas, lo temps non la tocarà pas. (Palay)

L'emploi de a n'est pas davantage systématique ici.

  • Dans de rares cas, on emploie a devant tout COD désignant une personne:

Lo chivalièr lavetz espiè a la beròja. (Palay)

De’s pèrder, joenòt, a pair e mair, que l’a cambiat... (Javaloyès)

  • Même si on en trouve parfois des contre-exemples, l'emploi de a devant le COD est pratiquement de règle, selon André Hourcade, dans les cas suivants:
  • devant un pronom personnel accentué, c'est-à-dire jo, tu, vos, eth, era, nosautes, vosautes, eths, eras employés commme COD:

Non avèm qu’ad eth com hilh... (Camélat)

N’atendè pas qu’ad eth. (Yan Palay)

Dèisha’m har a jo. (Peyroutet)