Différences entre les versions de « 2. G. Les équivalents de CHEZ »

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'''''A Bòrdavielha'', qu'èra çò qui's pòt aperar un bèth endret.''' (Palay): "[Chez] Bordevieille, c'était ce qu'on peut appeler une belle maison."
'''''A Bòrdavielha'', qu'èra çò qui's pòt aperar un bèth endret.''' (Palay): "[Chez] Bordevieille, c'était ce qu'on peut appeler une belle maison."


V. aussi [[2. A. A, EN et DENS]].
V. aussi [[2. E. A, EN et DENS]].




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* En conséquence, et comme cela a toujours été le cas traditionnellement, on emploiera ces prépositions pour traduire le nom d'un débit de boisson ou d'un restaurant; on n'emploiera pas ''en çò de'', ce serait un calque.
* En conséquence, et comme cela a toujours été le cas traditionnellement, on emploiera ces prépositions pour traduire le nom d'un débit de boisson ou d'un restaurant; on n'emploiera pas ''en çò de'', ce serait un calque.


'''a Laureta''': ''chez Laurette"
'''a Laureta''': "chez Laurette"




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C'est encore '''en''' ou '''dens''' que l'on emploie:
C'est encore '''en''' ou '''dens''' que l'on emploie:


'''dens aqueth autor''': "chez cet auteur"
'''en aqueth autor''': "chez cet auteur"


D'ailleurs, on disait ainsi en français, encore au XIXe siècle: "L'anecdote est rapportée dans les historiens de Falaise.''' (Gustave Flaubert, ''Bouvard et Pécuchet''). Employer ''en çò de'' dans le présent cas serait donc un calque grotesque.
D'ailleurs, on disait ainsi en français, encore au XIXe siècle: "L'anecdote est rapportée dans les historiens de Falaise." (Gustave Flaubert, ''Bouvard et Pécuchet''). Employer ''en çò de'' dans le présent cas serait donc un calque grotesque.




[[Category:Les mots invariables]]
[[Category:Les mots invariables]]

Version actuelle datée du 20 octobre 2022 à 14:36

La préposition française "chez" a différents sens, et par conséquent a des équivalents différents selon les cas, en gascon.


CHEZ: “dans la maison (/la propriété) de”

Cas général: EN ÇÒ DE

L'article neutre çò de suivi d'un nom propre de personne peut désigner la propriété ou la maison de cette personne:

Çò de Casaus qu'ei plan bastit, mes non vau pas çò de Turon. (Bouzet): "La maison de Cazaux est bien bâtie, mais elle ne vaut pas celle de Turon."

Loïset de Tortèras que credè de non quitar jamei çò deu men cosin. (Camélat): "Louiset de Tourtères croyait ne jamais quitter la propriété de mon cousin."

Il en résute que en çò de est l'équivalent le plus courant du français "chez", devant un nom propre mais aussi un nom commun ou un pronom (sauf un pronom personnel), chaque fois qu'il s'agit de désigner le lieu de résidence habituel de quelqu'un:

en çò de Pèirahòrta (Casebonne): "chez Peyrehorte"

en çò de quauque mèste (Darclanne): "chez quelque maître"

en çò deus qui n'avèn besonh (Palay): "chez ceux qui en avaient besoin"

On dit tà çò de, de çò de, lorsque on parle du lieu où l'on va ou du lieu d'où l'on vient:

Qu'a miat la traccion tà çò de Subercasa. (Javaloyès): "Il a amené la traction chez Subercaze."

tornada de çò de la Bernadeta (Palay): "revenue de chez Bernadette"

  • Toutefois, on peut employer en çò de même lorsqu'il s'agit du lieu où l'on va:

anar en çò d'un mèste (Camélat): "aller chez un maître"

  • On trouve, rarement, tà en çò de dans le même cas:

tà en çò de Bertran (Peyroutet): "chez Bertrand"

  • Localement, on peut trouver d'autres prépositions que en devant çò de, pour exprimer le lieu où l'on se trouve:

a çò deth *mèra (Eulalie Ricaud): "chez le maire"

Lo monde qu'èran deguens çò d'Hervèr? (Camélat): "les gens étaient chez Hervèr." (deguens signifiant qu'ils se trouvent à l'intérieur de sa maison, et non dans le jardin, par exemple)


Cas particuliers: chez moi, chez toi, chez elle, etc.

Au "chez" français suivi d'un pronom personnel correspondent en gascon les possessifs noste (/ nòste), vòste, lor. On n'emploie jamais en çò de avec un pronom personnel. A noste signifier ainsi "chez moi" et "chez nous", a vòste "chez toi" et chez vous, et a lor "chez lui", "chez elle", "chez eux", "chez elles".

Isabèu Bèthvéder qu'ei tornada tà lor en plorant. (Javaloyès): "Isabelle Beigbéder est repartie chez elle en pleurant."

a noste las disen immortèlas (Tousis): "chez nous on les appelle immortèlas"

Que i a dias qui n'èi batalat dab la brava gent de vòste. (abbé Badiolle): "Il y a longtemps que je n'ai pas parlé avec les braves gens de chez vous."

  • Hors du Béarn et du Lavedan, on emploie les formes féminines nosta, vòsta et loa au lieu de noste, vòste et lor.

Nos, hom tostemps mèstres a nosta. (Philadelphe): "Nous, nous fûmes toujours maîtres chez nous."

  • Lorsqu'une personne habitue seule, on emploie parfois mia, toa, soa, précédés ou non de a casa:

... ara qui tot cadun ne va com pòt a casa soa... (Camélat): "... maintenant que chacun fait comme il peut chez lui..."

A bèths còps que passa un moment a casa mia per'mor qu’escoti çò qui ditz. (L'estranh): "Parfois il passe un moment chez moi parce que j'écoute ce qu'il dit."

Une variante: a sa casa (Yan Palay): "chez lui"

  • Cette tournure peut être sujet de la phrase:

Casa soa qu'avè lo mei bèth punt de vista de Labordèra. (Peyroutet): "Chez lui, c'était le plus beau point de vue de Labourdère."


Autres cas

  • On emploie, plus rarement, le nom de la personne ou un nom commun, précédé de la préposition qui convient:

Mossu'u curè, qui èra au vesin e qui arribà de tira... (Palay): "Monsieur le curé, qui était chez le voisin qui et arriva aussitôt..."

Que corroi tau vesin. (abbé Badiolle): "Je courus chez le voisin."

Que'u n'enviè tà un parent. (Casebonne): "Il l'envoya chez un parent."

ua gojata de Glèra (Camélat): "une jeune fille de chez Glère"

  • Au lieu de a, on trouve en devant un, aqueste, aqueth, et devant un indéfini:

en un paisan (Camélat): "chez un paysan"

a vòste, en çò deu Sarralhèr, deu Bolangèr e de Lesquiron, en tots quate (Palay): "chez vous, chez Sarrailhé, chez Boulangé et chez Lesquirou, chez tous les quatre"

L'ivèrn, que i a sovent lèit en quauque vesin. (Palay): "L'hiver, il y avait souvent du lait chez quelque voisin."

Pour introduire une subordonnée relative, c'est alors naturellement que l'on emploiera on:

lo mèste on tribalhavi (Camélat): "le patron chez qui je travaillais"

  • Lorsqu'il s'agit du sujet de la proposition, on emploie a:

A Bòrdavielha, qu'èra çò qui's pòt aperar un bèth endret. (Palay): "[Chez] Bordevieille, c'était ce qu'on peut appeler une belle maison."

V. aussi 2. E. A, EN et DENS.


Localismes

  • Dans une partie des Landes, on maintient a après de:

Los dus parlars d'a noste (Darclanne): "Les deux parlers de chez nous"

  • Dans le Gers, on emploie la préposition "entà avec le sens de "chez", mais souvent en çò de devant un possessif:

entà nosauts (Saint-Bézard): "chez nous"

Viurèi en çò de vòste coma serviciala. (Bladé): "Je vivrai chez vous comme servante."

Se'n tornèc en çò de son. (Bladé): "Elle rentra chez elle."


CHEZ: “dans le local professionnel de”

  • Pour désigner un magasin, un cabinet de médecin ou d'avocat, etc. on emploie les propositions habituelles a, , de, selon le cas, suivies du nom du métier ou du nom propre:

Que vau tau medecin. "Je vais chez le médecin".

Que soi a Marrimpuei. "Je suis chez Marrimpouey" [dans sa librairie; Que soi en çò de Marrimpuei voudrait dire: "Je suis chez Marrimpouey", à son domicile]

Que vieni de Tonet.: "Je viens de chez Tonnet."

  • En conséquence, et comme cela a toujours été le cas traditionnellement, on emploiera ces prépositions pour traduire le nom d'un débit de boisson ou d'un restaurant; on n'emploiera pas en çò de, ce serait un calque.

a Laureta: "chez Laurette"


CHEZ: “dans le pays, la région, la classe sociale, la communauté, l'époque, etc., de quelqu'un”

  • On emploie les prépositions courantes a, mais aussi dens et en, , de, etc. selon le cas:

Autanlèu, tot çò qui avè teca desempuish los prats de Benès 'cò l'arribèra deu gave qu'estó darrigat, apaquetat, hicat en tistas, carcat sus tres lunabús qui halàn autanlèu taus lunatics. (Hustach): "Aussitôt, tout ce qui avait une cosse depuis les prés de Benèz jusqu'à la vallée du gave fut arraché, empaqueté, placé dans des paniers, chargé sur trois lunebus qui partirent aussitôt chez les Lunatiques."

En bascos que hèi dab ua. (Lalanne): "Lorsque je suis chez des Basques je me contente d'une."

tan plan aus turcs com aus crestians (D'Astros): "aussi bien chez les Turcs que chez les chrétiens"

Dens los bearnés qui, per ahutadas, an escrivut, que i seré enqüèra Jan Pèir Capdevièla de Navarrencs. (Camélat): "Chez les Béarnais qui, parfois, ont écrit, il y aurait encore Jean-Pierre Capdevielle de Navarrenx."

Se lo rei de França e mantienè lo catolicisme e l'anar d'abans, d'autas ideas que ganhan, sustot dens la noblessa deu país. (Camélat): "Alors que le roi de France maintenait le catholicisme et la religiosité traditionnelle, d'autres idées gagnent du terrain, surtout chez la noblesse du pays."

dens los sapients de França e d'Italia (Camélat): "chez les savants de France et d'Italie"

Qu'ac vòlen apariar tot adarron, dens los amics e la parentèla. (Camélat): "Elles veulent unir tout le monde, chez les amis et les parents."

  • On trouve parfois en çò de dans le présent cas, mais c'est un calque grossier du français qui doit être rejeté.
  • Par contre, pour chez nous, chez vous, chez eux (ou chez moi, etc.), on emploie a noste, a vòste, a lor, comme dans le premier cas vu ci-dessus:

Que trobarà versets leugèrs tà causas, tà dísers de noste e qui non pòden èster compresas qu'a noste (Camélat): "Il trouvera des vers légers pour des choses, des anecdotes de chez nous et qui ne peuvent être comprises que chez nous."


''CHEZ: “en la personne de quelqu'un”

C'est EN, ou DENS, que l'on emploiera encore ici:

En tu, prauba mainada, tota lutz de rason e s'ei donc estupada? (Casebonne): "Toute étincelle de raison s'est-elle donc éteinte chez toi, pauvre fille ?"

un registre de lenga qui ne'u coneishí pas e n'aurí pas imaginat en eth. (Arantxa): "un registre de langue que je ne lui connaissais pas et n'aurais pas imaginé chez lui"


CHEZ: “dans les oeuvres de quelqu'un”

C'est encore en ou dens que l'on emploie:

en aqueth autor: "chez cet auteur"

D'ailleurs, on disait ainsi en français, encore au XIXe siècle: "L'anecdote est rapportée dans les historiens de Falaise." (Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet). Employer en çò de dans le présent cas serait donc un calque grotesque.