Prononciation de A
Généralité
A se prononce généralement comme en français.
A après l'accent tonique
A se prononce selon les régions [ɔ] ou [ə] lorsqu'il se trouve placé après l'accent tonique, c'est-à-dire dans l'un des trois cas suivants:
- en fin de mot: escòla [esˈkɔlɔ] / [esˈkɔlə] /[esˈkɔla]
- devant S final du pluriel ou de la conjugaison: vacas [ˈbakɔs] / [ˈbakəs], que cantas [ke'kantɔs] / [ke'kantəs]
- devant N de la troisième personne du pluriel des verbes: que cantan [ke'kantɔn], / [ke'kantən]
Comment ces deux prononciations se repartissent-elles ?
La prononciation [ɔ]
On la trouve à l'est d'une ligne Agen-Pau: en Bigorre, Comminges, Couserans, Tarn-et-Garonne, dans le Gers (sauf une frange ouest), et en Béarn, excepté une frange nord-nord-ouest de Garlin à Sauveterre. Ce territoire est celui de deux sous-dialectes du gascon: le gascon oriental et le gascon pyrénéen.
La prononciation [ə]
On la trouve à l'ouest d'une ligne Agen-Pau: dans le nord et l'ouest du Béarn (de Garlin à Sauveterre), dans les Landes et la Gironde, une partie du Lot-et-Garonne et une frange ouest du Gers (Cazaubon, Éauze). Ce territoire est celui d'un sous-dialecte du gascon: le gascon occidental.
Autres prononciations possibles
[a] placé après l'accent tonqique garde son sens de [a] dans certaines zones pyrénéennes: autour de Pontacq, dans une partie du Lavedan, dans' les vallées de Barousse et du Larboust et au Val d'Aran: vaca [ˈbaka]. Dans le nord du Médoc, il se prononce [u]: [ˈbaku].
Remarque
Il n'y a pas une prononciation pour les mots du fond gascon et une autre pour les mots d'apaprition plus récente: cette prononciation [ɔ] ou [ə] de a placé après l'accent tonique s'applique également dans les cultismes, les mots empruntés à d'autres langues et les néologismes (Preconizacions del Conselh de la lenga occitane, décembre 2007, p. 84): panorama [panuˈɾamɔ] / [panuˈɾamə], Rwanda [ˈrwandɔ] / [ˈrwandə], agenda [aˈjendɔ], [aˈjendə]. Prononcer [a] dans ces mots, hors de la zone pyrénéennes citées ci-dessus, équivaut à un francisme de prononciation.
Autre cas où a se prononce [ɔ] ou [ə]
Dans les mots composés, ou sentis comme tels, dont le premier élément se termine par un a, cet a peut se prononce [ɔ] (ou [ə]), suivant les régions; pour certains mots, c'est la seule prononciation qui existe. Ces mots portent un accent tonique secondaire sur le premier élémént:
aigavers [ˌaiɣaˈbes] / [ˌaiɣɔˈbes] / [ˌaiɣəˈbes]
tinhahús [ˌtiŋəˈhys]
porgalana [ˌpuɾɣaˈlanɔ] / [ˌpuɾɣɔˈlanɔ] / [ˌpuɾɣəˈlanə]
bassacula [ˌbasɔˈkylɔ], [ˌbasəˈkylə]
arcabusa [ˌaɾkaˈbysɔ], [ˌaɾkɔˈbysɔ], [ˌaɾkəˈbysə]
paginavirar [paˌjinɔβiˈɾa], [paˌjinəβiˈɾa]
camatòrce's [ˌkamɔˈtɔɾses], [ˌkaməˈtɔɾsəs]
Naturellement, la prononciation est toujours [a] dans la zone pyrénéenne où a après l'accent tonique se prononce aisni:
tinhahús [ˌtiŋaˈhys]
Cas particuliers de l'esnsemble du gascon
Prononciation de a devant R
En gascon, a a tendance à passser à [de] davant r.
Le cas du futur des verbes en -AR
Dans les formes du futur des verbes en -AR, le a qui précède le r se prononce [e] dans la majeure partie de la Gascogne:
cantarèi [kanˈteɾɛj]
En Gironde et dans la majeure partie des Landes, ce A se prononce [e] et peut même disparaître, remplacé par [ʔ] (coup de glotte):
cantarèi [kantəɾɛj], [kantʔɾɛj]
Il conserve le son [a] dans le sus-est des Hautes-Pyrénées, le sud du Commnges, le Couserans et la plus grande partie de la Gascogne toulousaine.
Le cas des suffixes -arada, -aria
Le premier a de ces deux suffixes se prononce souvent [e]:
boharada ([buhaˈɾadɔ], [buheˈɾadɔ]), "bourrasque"
libraria ([libɾaˈrɪɔ], [libɾeˈrɪɔ]), "librairie
Le suffixe -aria s'écrit d'ailleurs souvent -eria.
a prononcé [e]
Dans les adjectifs, formés à partir d'un verbe, qui se terminent par le suffixe -ant, -anta, et les noms, également formés à partir d'un verbe, qui se terminent par le suffixe -ança ou le suffixe -ància, a se prononce [e] dans un grand nombre de parlers:
bruslant [bɾysˈlen]
venjança ([benˈjensɔ], [benˈjensə])
Cas particuliers du gascon occidental (1): amuïssement du a après l'accent tonique
Amuïssement de a final dans les finales en -ia (i non-accentué)
Dans les mots comme victòria, glòria, bèstia, qui se terminent par -ia placé après l'accent tonique (qui peut être suivi de s ou de n de la troisième personne du pluriel), a s'amuït (ne se prononce pas), dans tout le domaine du gascon occidental:
bèstia ([ˈbɛsti])
bèstias ([ˈbɛstis])
De gai que s'apròpian los camps ([kesaˈpɾɔpin]) (Al-Cartéro): "de joie les champs se font beaux.
Amuïssement de a final dans les finales en -ea, -ia, oa, ua (i accentué)
Dans les mots comme haria, soa, ua, où le e, le i, le o ou le u portent l'accent tonique, a s'amuït, dans les Landes (sauf le canton de Geaune et les communes proches de la Gironde) et à Bayonne:
estrea ([esˈtɾe])
haria [haˈɾi]
soa [su]
ua [y]
Il faut néanmoins écrire estrea, haria, soa, ua, mais on peut admettre les graphies comme estre', hari', so', u' en poésie.