2. C. La prononciation de È
Généralité
È (e surmonté d'un accent grave) se prononce [ɛ], comme dans le français "père".
Il existe, pour de nombreux mots, des hésitations entre [e] et [ɛ] d'un parler à l'autre. L'apprenant est invité à se référer à l'orthographe du mot et à prononcer selon celle-ci:
henèrcla [heˈnɛɾklɔ] (la prononciation [heˈneɾklɔ] existe dans certains parlers, mais on n'écrit jamais *henercla)
Pour certains mots, on admet deux graphies concurrentes:
arcuélher ou arcuèlher
Pour d'autres mots, on note habituellement e:
nueit
luenh
ueu
Cas particulier
Dans certains mots, ou certains groupes de mots formant une unité grammaticale, è peut perdre l'accent tonique et se prononce alors [e]:
Bètharram [betaˈɾɾam]
a bèths còps [aβesˈkɔps] (location verbiale)
Particularité dans les parlers du Béarn et du Lavedan
En Béarn et en Lavedan, [ɛ] s'ouvre et devient [e] après une consonne nasale: [m], [n] [ɲ] (notée nh):
anheth (anhèth dans le reste de la Gascogne)
Mais lorsque cette ouverture de [ɛ] ne concerne pas l'ensemble du Béarn et du Lavedan, elle n'est pas notée dans l'écriture:
mèste [ˈmɛste] ou [ˈmeste]
prumèr [pryˈmɛ] ou [pryˈme]
On la note en poésie lorsque c'est nécessaire pour marquer la rime:
No’n trobaràn nada coma era, / com la vienguda la prumera. (Camélat)
Exceptionnellement, on admet les deux formes neu et nèu pour le béarnais et les parlers du Lavedan.