3. R. Verbes pronominaux et constructions pseudo-pronominales

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Généralités

On appelle verbes pronominaux les verbes qui se conjuguent avec un pronom personnel dont le référent est le même que celui du sujet. On distingue:

- les verbes pronominaux de sens réfléchi: le verbe est assimilé "à une relation qui unit un élément à lui-même (...) ou chacun des éléments d'un ensemble à lui-même" (Grammaire méthodique du français): Que'm soi lavat.

- les verbes pronominaux de sens réciproque: le verbe "exprime une multiplicité de relations "croisées" entre les éléménts d'un ensemble" (Grammaire méthodique du français):

Ger ser que’ns pelegèm a tot de bon tots dus. (Yan Palay)

en mainadins qui s’espian graciós (Camélat)

- les constructions pronominales dites passives:

La hèsta deu vilatge que's harà lo 14 de julhet.

- les constructions pronominales neutres: la forme pronominale constitue une sorte de correspondant intransitif d'un verbe transitif:

Los amorós que’s passejan lo dimenge. (Larroque) / Que passeja lo can.

C'est dans cette catégorie que l'on trouve certaines constructions pronominales correspondant à des verbes intransitifs non-pronominaux en français:

Le Joanòt passèc davant una bòrda que se bruslava. (Perbosc, cité par Darrigrand in Initiation au gascon)

- les verbes essentiellement pronominaux: "le pronom réfléchi [fait] partie intégrante de la forme lexicale du verbe qui ne connaît pas de forme simple" (Grammaire méthodique du français):

Que’s resignè a pacientar. (Peyroutet)

las misèrias presentas que s’esvanivan com lo hum de las cigarretas aus travatèths de la barraca. (Lapassade)


Complément d'objet des verbes pronominaux

Certains verbes pronominaux admettent un complément d'objet :

Que me resignavi en aquera malaudia que nòsts remèdis deu Barralh la podèn pas guarir. (Manciet)

Que cranhè Diu, mes que’s menshidava deus curès. (Lapassade)


Constructions pseudo-pronominales

Nous appelons constructions pseudo-pronominales les constructions impliquant un verbe transitif accompagné de son complément et d'un pronom réfléchi qui indique un type d'appropriation ou l'intérêt que le sujet prend à l'action:

la tecniciana qui's lavava las mans dens l’arrelha. (Lapassade)

Urban de Casanava que s’a crompat lo tractur. (Peyroutet)

Que la ns’avem guardada bèth tròç miélher que los autes parlars deu Mieidia. (Bouzet)

Dans ce type de construction, courant en gascon, notamment dans le langage familier, le pronom réfléchi remplace souvent le possessif du français:

Que's pren lo veire e que’u se va plear. (Palay): "Il prend son verre..."

Que s’a hicat la vèsta blanca e florida. (Javaloyès): "Il s'est mis sa veste blanche et fleurie."

Dans ces constructions, le verbe ne se comporte pas comme les verbes proprement pronominaux en ce qui concerne le choix de l'auxiliaire et l'accord du participe passé, aux temps composés; cf. 3. A. Le choix de l'auxiliaire et 3. C. L'accord du participe passé.