Différences entre les versions de « 5. A. Les interjections »
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* le défi: '''la!''', '''na!''' | * le défi: '''la!''', '''na!''' | ||
* la douleur: '''ach''' (cri d’une personne qui se brûle, qui a froid ou se mouille), '''achetas''' (cri d’une personne qui a froid et arrive à l’abri ou près du feu), '''acho''' (cri d'une personne qui s'est brûlée ou s'est fait mal), '''achos''' (''id.''), '''ai''', '''jè''', '''jèi''', '''jès!''', et '''malaja''' qui traduit une douleur morale, voire un regret. | * la douleur: '''ach!''' (cri d’une personne qui se brûle, qui a froid ou se mouille), '''achetas!''' (cri d’une personne qui a froid et arrive à l’abri ou près du feu), '''acho!''' (cri d'une personne qui s'est brûlée ou s'est fait mal), '''achos!''' (''id.''), '''ai!''', '''jè!''', '''jèi!''', '''jès!''', et '''malaja!''' qui traduit une douleur morale, voire un regret. | ||
* l'indifférence: '''rai!''' ("peu importe !", "ce n'est pas grave", "ce n'est pas un problème", "tant pis !", "à la rigueur", "passe encore") ('''harai''' en Haut-Adour). | * l'indifférence: '''rai!''' ("peu importe !", "ce n'est pas grave", "ce n'est pas un problème", "tant pis !", "à la rigueur", "passe encore") ('''harai!''' en Haut-Adour). | ||
* l'embarras: '''hu...''' ("euh..."). | * l'embarras: '''hu...''' ("euh..."). | ||
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* l'étonnement, la surprise: '''aquera, hòu!'''; '''aquò hòu!''' ("ça alors !"); '''jè!'''; '''macanica!'''; '''pet de pericle!''' | * l'étonnement, la surprise: '''aquera, hòu!'''; '''aquò hòu!''' ("ça alors !"); '''jè!'''; '''macanica!'''; '''pet de pericle!''' | ||
* la satisfaction, le soulagement: '''tan miélher''', '''totun!''' ("enfin !", au terme d'une attente). | * la satisfaction, le soulagement: '''tan miélher!''', '''totun!''' ("enfin !", au terme d'une attente). | ||
* l'acclamation: '''viva!''' ("vive !"). | * l'acclamation: '''viva!''' ("vive !"). |
Version du 13 février 2018 à 17:27
Dans cette fiche, nous ne traiterons pas des onomatopées, qui sont des interjections traduisant des bruits divers ou des cris et bruits d'animaux, et sont traitées à part.
Nous mettons à part les ordres et les salutations, traitées dans la deuxième et la troisième parties. Par contre, nous mêlons interjections au sens strict et exclamations.
Par ailleurs, on trouvera dans l'inventaire suivant des formules composées de plusieurs mots ayant la valeur d'une interjection, c'est-à-dire, au sens strict, des locutions interjectives.
Interjections et exclamations traduisant une émotion
Ce sont des mots invariables (parfois des groupes de mots) exprimant un sentiment, une émotion, qu'on ne peut ranger dans aucune autre classe de mots.
Elles expriment:
- le défi: la!, na!
- la douleur: ach! (cri d’une personne qui se brûle, qui a froid ou se mouille), achetas! (cri d’une personne qui a froid et arrive à l’abri ou près du feu), acho! (cri d'une personne qui s'est brûlée ou s'est fait mal), achos! (id.), ai!, jè!, jèi!, jès!, et malaja! qui traduit une douleur morale, voire un regret.
- l'indifférence: rai! ("peu importe !", "ce n'est pas grave", "ce n'est pas un problème", "tant pis !", "à la rigueur", "passe encore") (harai! en Haut-Adour).
- l'embarras: hu... ("euh...").
- l'étonnement, la surprise: aquera, hòu!; aquò hòu! ("ça alors !"); jè!; macanica!; pet de pericle!
- la satisfaction, le soulagement: tan miélher!, totun! ("enfin !", au terme d'une attente).
- l'acclamation: viva! ("vive !").
- l'approbation: òsca! ("bravo !"), exclamation empruntée au provençal
- l'encouragement: haut! ("allons !"), da'u! ("vas-y !", à une personne que l'on tutoie); datz-lo ("allez-y !", à plusieurs personnes ou à une personne que l'on vouvoie), hardit!.
- la résignation: tampís (1) (emprunté au fr.)
- l'incrédulité ou la surprise extrême: òh bò!.
- l'ironie: òc hò!, òc ben, òc be quiò, pensas!.
- le dégoût, l'aversion: foè! ("pouah !").
- le regret: malaja!
- le mécontentement, le rejet: diuvivant!, doblevant!, macarèu!, mala hèrra!
- l'impatience ou l'exaspération: ha!, perdiu!, enfin!, sangviu!.
- la protection:
- l'avertissement, la mise en garde: atencion!.
- l'appel à l'aide: viahòra!, ajuda!.
- l'interpellation: hòu! (à une personne que l'on tutoie); hèi!, hèp! (à plusieurs personnes ou à une personne que l'on vouvoie); chit! (appel discret: "psst").
- un refus: boha! ("flûte !"), tuta! (même sens).
- pour attirer l'attention sur ce qu'on va dire ou qu'on vient de dire: uèra (peut prendre un sens équivalent à celui du fr. "voilà").
- pour sommer quelqu'un de cesser ce qu'il fait: He! la!
- pour introduire un sujet nouveau dans la conversation: adara qui i pensi, quan i pensi ("au fait").
- pour souligner ses propos: diuvivant!, au gran diuvivant!, macanica!, perdiu!, per ma fe!, Diu!.
S'èra vin, ne t'escanaré perdiu pas! (Lapassade)
- pour renforcer une interrogation: lo diable ("diable"):
Qué lo diable as enfin ? (Yan Palay): "Que diable as-tu enfin ?"
Nombre de ces interjections ou exclamations sont polysémiques: ah!, bò! (marque l'incrédulité ou l'indifférence), diable!! (marque l'étonnement ou l'ironie); ha!, eh, he!, "'he ben!'", he donc!, Diu me dau! (marque l'étonnement, la surprise ou l'impatience), hilh de puta! (peut traduire une large gamme d'émotions), ja (peut marquer l'étonnement, l'admiration, le désaccord ou l'ironie (fr. "tu parles!"), mon Diu! [ˈmunˈdiw] (marque l'étonnement, la surprise, l'admiration ou l'accablement; est parfois suivi de de jo: mon Diu de jo!), potiu! (id.), tè! (pluriel tietz!, marque le contact avec l'interlocuteur), vèn! (pl. anatz!, accompagne une constatation ou une prière formulée avec instance).
Lorsqu'il est question de Dieu, du diable, de la religion ou de réalités sociales stigmatisées, des exclamations subissent des changements par souci d'euphémisme. Ainsi, diable peut passer à diastre, diuvivant! peut devenir diuvivòsta!, vivant! ou vivòsta!, per ma fe! peut s'abréger en per ma! (parfois permat!), hilh de puta! s'adoucir en hilh de pica! ou hilh de quauqua!). Potiu est d'ailleurs une réfection adoucie de bon Diu!, exclamation qui n'existe pas ou plus dans l'usage actuel.
Les salutations et autres formules de politesse
- adiu ("salut", lorsque l'on s'adresse à une personne que l'on tutoie), 'adishatz ("salut", "bonjour", "bonsoir", lorsque l'on s'adresse à une personne que l'on vouvoie ou à plusieurs personnes.
- Ces salutations peuvent s'mployer à n'importe quel moment de la journée.
- bon dia (formule de salutation employée lorsqu'on rencontre quelqu'un le matin), bon vrèspe (l'après-midi) , bon ser (le soir).
Bon dia, mossu’u curè, ce’u digó, autanlèu com lo vi, la lebisienta mainada. (Lalanne)
Bon vrèspe, madamisèla. (Casebonne)
- Ces formules de salutations peuvent aussi s'employer lorsqu'on prend congé de quelqu'un, aux moments respectifs de la journée. Bon dia équivaut alors au fr. "bonne journée".
- Les deux premières sont quelque peu sortis de l'usage, mais rien n'empêche de les y réintroduire; ainsi, le gascon se réalignerait sur le catalan, le castillan, l'italien...
- mercés, granmercés, mercés hèra.
- tatèlas! (pour saluer quelqu'un qu'on surprend): "coucou !".
Les ordres
- l'ordre donné à des personnes: sho! ("chut !", ou "écoute !" - pour inviter à écouter lorsqu'on a entendu un bruit)
- l'ordre donné à des animaux:
(1) Le mot *pis n'existant pas en gascon, il nous est apparu préférable d'écrire tampís attaché.
Voir aussi: Les onomatopées