Différences entre les versions de « 2. A. La prononciation de A »
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'''cantarèi''' [kanˈteɾɛj] | '''cantarèi''' [kanˈteɾɛj] | ||
En Gironde et dans la majeure partie des Landes, ce A se prononce [ə] et peut même disparaître, ou être remplacé par [ʔ] (c'est le son appelé "coup de glotte"; on le prononce dans le français ''les haricots'' [leʔaRiˈko]: | En Gironde et dans la majeure partie des Landes, ce A se prononce [ə] et peut même disparaître, ou être remplacé par [ʔ] (c'est le son appelé "coup de glotte"; on le prononce dans le français ''les haricots'' [leʔaRiˈko]): | ||
'''cantarèi''' [kantəɾɛj], [kantʔɾɛj], [kanˈtɾɛj] | '''cantarèi''' [kantəɾɛj], [kantʔɾɛj], [kanˈtɾɛj] |
Version du 29 mai 2019 à 14:15
Généralité
A se prononce généralement comme en français.
A après l'accent tonique
A se prononce selon les régions [ɔ] ou [ə] lorsqu'il se trouve placé après l'accent tonique, c'est-à-dire dans l'un des trois cas suivants:
- en fin de mot: escòla [esˈkɔlɔ] / [esˈkɔlə] /[esˈkɔla]
- devant S final du pluriel ou de la conjugaison: vacas [ˈbakɔs] / [ˈbakəs], que cantas [ke'kantɔs] / [ke'kantəs]
- devant N de la troisième personne du pluriel des verbes: que cantan [ke'kantɔn], / [ke'kantən]
Comment ces deux prononciations se repartissent-elles ?
La prononciation [ɔ]
On la trouve à l'est d'une ligne Agen-Pau: en Bigorre, Comminges, Couserans, Tarn-et-Garonne, dans le Gers (sauf une frange ouest autour de Cazaubon), et en Béarn, excepté une frange nord-nord-ouest de Garlin à Sauveterre. Ce territoire est celui de deux sous-dialectes du gascon: le gascon oriental et le gascon pyrénéen.
La prononciation [ə]
On la trouve à l'ouest d'une ligne Agen-Pau: dans le nord et l'ouest du Béarn (de Garlin à Sauveterre), dans les Landes et la Gironde, une partie du Lot-et-Garonne et une frange ouest du Gers autour de Cazaubon. Ce territoire est celui d'un sous-dialecte du gascon: le gascon occidental.
Autres prononciations possibles
[a] placé après l'accent tonique garde son sens de [a] dans certaines zones pyrénéennes: autour de Pontacq, dans une partie du Lavedan, dans' les vallées de Barousse et du Larboust et au Val d'Aran: vaca [ˈbaka]. Dans le nord du Médoc, il se prononce [u]: [ˈbaku].
Remarque
Il n'y a pas une prononciation pour les mots du fond gascon et une autre pour les mots d'apparition plus récente: cette prononciation [ɔ] ou [ə] de a placé après l'accent tonique s'applique également dans les cultismes, les mots empruntés à d'autres langues et les néologismes (Preconizacions del Conselh de la lenga occitane, décembre 2007, p. 84): panorama [panuˈɾamɔ] / [panuˈɾamə], Rwanda [ˈrwandɔ] / [ˈrwandə], agenda [aˈjendɔ], [aˈjendə]. Prononcer [a] dans ces mots, hors de la zone pyrénéennes citées ci-dessus, équivaut à un francisme de prononciation.
Autre cas où a se prononce [ɔ] ou [ə]
Dans les mots composés, ou sentis comme tels, dont le premier élément se termine par un a, cet a peut se prononce [ɔ] (ou [ə]), suivant les régions; pour certains mots, c'est la seule prononciation qui existe. Ces mots portent un accent tonique secondaire sur le premier élémént:
aigavers [ˌaiɣaˈbes] / [ˌaiɣɔˈbes] / [ˌaiɣəˈbes]
tinhahús [ˌtiŋəˈhys]
porgalana [ˌpuɾɣaˈlanɔ] / [ˌpuɾɣɔˈlanɔ] / [ˌpuɾɣəˈlanə]
bassacula [ˌbasɔˈkylɔ], [ˌbasəˈkylə]
arcabusa [ˌaɾkaˈbysɔ], [ˌaɾkɔˈbysɔ], [ˌaɾkəˈbysə]
paginavirar [paˌjinɔβiˈɾa], [paˌjinəβiˈɾa]
camatòrce's [ˌkamɔˈtɔɾses], [ˌkaməˈtɔɾsəs]
Naturellement, la prononciation est toujours [a] dans la zone pyrénéenne où a après l'accent tonique se prononce ainsi:
tinhahús [ˌtiŋaˈhys]
Cas particuliers de l'ensemble du gascon
Prononciation de a devant R
En gascon, dans certains cas, a a tendance à passer à [e] davant r.
Le cas du futur des verbes en -AR
Dans les formes du futur des verbes en -AR, le a qui précède le r se prononce [e] dans la majeure partie de la Gascogne:
cantarèi [kanˈteɾɛj]
En Gironde et dans la majeure partie des Landes, ce A se prononce [ə] et peut même disparaître, ou être remplacé par [ʔ] (c'est le son appelé "coup de glotte"; on le prononce dans le français les haricots [leʔaRiˈko]):
cantarèi [kantəɾɛj], [kantʔɾɛj], [kanˈtɾɛj]
Il conserve le son [a] dans le sud-est des Hautes-Pyrénées, le sud du Commnges, le Couserans, la plus grande partie de la Gascogne toulousaine et le bassin d'Arcachon.
Le cas du suffixe -aria
Le premier a du suffixe -aria se prononce souvent [e]:
vacaria [bakaˈɾiɔ ], [bakeˈɾiɔ ]
brodaria [bɾuðaˈriɔ], [bɾuðeˈriɔ]
On écrit aussi bien, d'ailleurs: vaqueria, broderia.
Le cas des suffixes -ant, -anta, -ança, -ància
Dans les adjectifs, formés à partir d'un verbe, qui se terminent par le suffixe -ant, -anta, et les noms, également formés à partir d'un verbe, qui se terminent par le suffixe -ança ou le suffixe -ància, a se prononce [e] dans un grand nombre de parlers:
bruslant [bɾysˈlen], [bɾylˈlen]
venjança ([benˈjensɔ], [benˈjensə])
Cas particuliers du gascon occidental (1): amuïssement du a après l'accent tonique
Amuïssement de a final dans les finales en -ia (i non-accentué)
Dans les mots comme victòria, glòria, bèstia, qui se terminent par -ia placé après l'accent tonique (qui peut être suivi de s ou de n de la troisième personne du pluriel), a s'amuït (ne se prononce pas), dans tout le domaine du gascon occidental:
bèstia [ˈbɛsti]
bèstias [ˈbɛstis]
De gai que s'apròpian los camps [kesaˈpɾɔpin] (Al-Cartéro)
Amuïssement de a final dans les finales en -ea, -ia, -oa, -ua
Dans les mots comme estrea, haria, soa, ua, où le e, le i, le o ou le u portent l'accent tonique, a s'amuït, dans les Landes (sauf le canton de Geaune et les communes proches de la Gironde) et à Bayonne:
estrea ([esˈtɾe])
haria [haˈɾi]
soa [su]
ua [y]
Il faut néanmoins écrire estrea, haria, soa, ua, mais on peut admettre les graphies comme estre', hari', so', u' en poésie.
Cas particuliers du gascon occidental (2): a prononcé [e]
A des suffixes -ader, -ador, -adura, et des noms et adverbes en -ament
Il se prononce [e] en Béarn de Garlin à Sauveterre, et dans les Landes.
lavader [laβeˈðe]
caçador [kaseˈðu]
mascadura [maskeˈðyɾə]
enterrament [entereˈmen]
Ce e passe à [ə] dans la zone du gascon noir.
Autres A antétoniques
D'autres a antétoniques (c'est-à-dire, placés juste avant la syllabe qui porte l'accent tonique) se prononcent [e] dans la même zone:
camarada [kameˈɾadə]
gatamina [gateˈminə]
maladit [maleˈðit]
devarar [deˈβeɾa] (On écrit alors deverar, car la conjugaison du présent est: devèri, devèras, etc.)
Ce e passe à [ə] dans la zone du gascon noir.
Autre cas
L'article la se prononce [le] dans les Landes et le Bas-Adour. Cette prononciation devient [lə] existe en gascon noir.
En effet, l'article ne portant pas d'accent tonique, le a de la se trouve en position prétonique.