Différences entre les versions de « 4. D. L'attribut du sujet »
Ligne 44 : | Ligne 44 : | ||
L'attribut du sujet se pronominalise différemment selon sa nature grammaticale: adjectif, groupe nominal, possessif. | L'attribut du sujet se pronominalise différemment selon sa nature grammaticale: adjectif, groupe nominal, possessif. | ||
* Lorsque l'attribut du sujet est un adjectif qualificatif, un possessif ou un groupe nominal non introduit par un déterminant défini (1), il se pronominalise par ''ne'' (jamais par ''ac'', contrairement au français qui utilise le pronom personnel "le"): | * Lorsque l'attribut du sujet est un adjectif qualificatif, un possessif ou un groupe nominal non introduit par un déterminant défini (1), il se pronominalise par ''ne'' (jamais par ''ac'', contrairement au français qui utilise le pronom personnel "le"): |
Version du 24 mai 2020 à 13:01
Généralités
Les verbes dits d'état (estar, paréisher, semblar, vàder, deviéner, demorar) sont ordinairement suivis d'un attribut du sujet, qui peut être un adjectif qualificatif, un nom (ou un groupe nominal), voire une proposition entière:
La maison qu'ei blanca.
Aquiu, tot que’m semblava intime. (Javaloyès)
Aqueth òmi qu'ei lo maire de Banhèras.
Tot çò qui’m condavas n’èran que badinerias. (Camélat)
Lo francés qu’ei d’esprit peressós. (Palay)
Que’s pensan bahida enqüèra que la patria sauvar qu’ei de s’apotjar tà Siròs un còp l’an entà cantar. (Subèr Albèrt)
On trouve également l'attribut du sujet après les synonymes d'un des verbes signalés ci-dessus: tornà's, devirà's, està's, tiene's:
mèu qui's torna hèu (Camélat)
Eth se tien sauv. (Gassion)
Que volí, tant per tant, balhar mustras, ci’m disè, qu’un hilh de paisan non pòt devirà’s qu’un manòbra, un obrèr d’usina, quan parteish deu son vilatge e non a dongas grans quehars dens ua vila. (Camélat)
Attribut du sujet marquant la possession
L'attribu du sujet exprimant la possession est introduit par de (jamais par a, contrairement au français):
La tèrra qu'ei de tots. (Palay): "La terre est à tout le monde."
Au lieu des pronoms personnels compléments toniques jo, tu, etc., on emploie les pronoms possessifs sans l'article:
La maison qu’ei mia. (Camélat): "La maison est à moi."
L’aulor be n’ei soa ? (Camélat): 'L'odeur est à elle, non ?"
Qu’ès noste com son nostas las estelas. (Camélat): "Tu es à nous comme sont à nous les étoiles." Autre traduction possible: "Tu nous appartiens comme nous appartiennent les étoiles."
Tà tu, çò de noste qu'ei ton. (Los de Nadau): "Pour toi, ce qui est à nous est à toi."
Pronominalisation de l'attribut du sujet
L'attribut du sujet se pronominalise différemment selon sa nature grammaticale: adjectif, groupe nominal, possessif.
- Lorsque l'attribut du sujet est un adjectif qualificatif, un possessif ou un groupe nominal non introduit par un déterminant défini (1), il se pronominalise par ne (jamais par ac, contrairement au français qui utilise le pronom personnel "le"):
Qu'ei hardit. --> Que n'ei.
La tèrra qu'ei nosta. --> Que n'ei.
Qu'èra comte d'Armanhac. --> Que n'èra.
- Lorsque l'attribut du sujet est un groupe nominal introduit par un déterminant défini (1), il se pronominalise par les pronoms personnels, selon le cas, lo, la, los, las:
— Ètz plan vos qu’ètz la damaiseleta ? — Nani, jo non la soi pas. (Bladé)
Jo, se non sò ‘ra suá, non la serè d’arrés. (Sarrieu)
- Lorsue l'attribut du sujet est une proposition, on ne peut guère le pronominaliser. Cependant, la formule Qu'ac ei (ac étant exceptionnellement employé comme attribut du sujet) sert à reprendre une phrase entière avec le sens de "C'est vrai, c'est exact".
— B’ètz vosauts los mèstes, Carrèra e vos, de la bòrda aquera ? — Qu’ac ei. (Peyroutet)
(1) les déterminants définis: l'article défini, les déterminants possessifs, les déterminants démonstratifs.