5. E. La prononciation des mots dans la chaîne parlée: consonne + voyelle

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Généralités

Lorsqu'un mot terminé par une consonne est suivi d'un mot commençant par une voyelle, de manière générale le son initial de la consonne se maintient:

cap e tot [kˈapetˈut]

lo petit aso [lupetˈitˈazu]

un hred escosent [ỹˈɾɾeteskuzˈen]

Toutefois, [s], graphié s ou ç, passe toujours à [z] lorsqu'il se retrouve, dans la chaîne parlée, placé entre deux voyelles:

las e hart de tot [lˈazehˈaɾðetˈut]

mon doç amic [mundˈuzamˈik]

De même dans le groupe ns, :

valents ajudaires [balˈenzajyðˈajɾes]

balanç immortau [balˈanzimuɾɾtˈaw]

Les groupes ts et tz devant voyelle se prononcent [dz]:

Que son tots arribats. [... tˈudzaɾɾiβˈats]

Que ditz aquò. [keðˈidzakˈɔ]

[ʃ] se prononce [ʒ] lorsqu'il se retrouve entre deux voyelles:

despuish un an [despˈyʒỹˈan]


En gascon pyrénéen

En gascon pyrénéen, les consonnes finales [k], [p] et [t] s'adoucissent en [ɣ], [β], [ð] devant un mot commençant par une voyelle (Bouzet):

perrec e papèr [peɾɾˈeɣepapˈɛ]

cap e tot [kˈaβetˈut]

lo petit aso [lupetˈiðˈazu]

C'est en vertu de ce phénomène que capen, caphens se prononcent [kaβˈen], [kaβˈens].


Cas particulier

Dans certains parlers, on intercale un [t], dans la prononciation, après les mots-outils terminés par -m ou -n, com, on, quan, dont et quin, suivis d'une voyelle:

e tà hà’t com ès Tu, graciosa e minhoneta (Al-Cartéro) <E ta ha-t coum-t ès Tu graciouse e mignounéte>

quan àgim plan nhacat e horrupat (Lalanne) <Quoan-t-ayim plàa gnacat e hourrupat>

On ne doit pas écrire ce [t].

Remarque: à cause de ce phénomène sans doute, certains ont proposé d'écrire *quand, *ont. Or, puisque ce [t] apparaît même lorsqu'il n'y avait de t en latin, il n'y a pas lieu de modifier l'orthographe de quan et on. Même dans quan et on, il n'a probablement rien à voir avec l'étymologie lat. de ces mots.