5. B. Points particuliers de prononciation: les pronoms personnels

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La prononciation des pronoms personnels compléments et adverbiaux donnent lieu à des phénomènes particuliers de prononciation qu'il convient de connaître.


Cas général: les pronoms personnels placés après le verbe

Le pronom personnel peut se trouver placé après le verbe: c'est le cas avec l'impératif, ça peut être aussi le cas avec le gérondif ou l'infinitif:

Apèra'm doman.

en vedent-te (on peut dire aussi en te vedent)

lhevà's (on peut aussi rattacher se à la proposition qui précède, s'il y en a une: de's lhevar. C'est le cas le plus fréquent.)


Règle générale

Dans ce cas, l'accent tonique reste sur le verbe, à la place qu'il occuperait s'il n'y avait pas de pronom personnel:

Apèra'm. [aˈpɛɾɔm]

en hant-la [en ˈhan lɔ]

lhevar-se [ʎeˈβa se]

Dans le cas de la, las, le a se trouvant en position post-tonique, on prononce généralement [lɔ], [lɔs]. En outre, la voyelle finale de me, te, lo, la, nse et vse disparaît dans la prononciation devant une autre voyelle. Enfin, il se produit une assimilation du [t] de la terminaison -tz devant [l] et [m]:

Aperem-la [apeˈɾemlɔ]

Be calè plan guastar-la un drinon. (Abadie) [... ɣwasˈta l y ðɾiˈnũ]

... quiò cadó sus la tasca. Apotjant-se a bruglets... (Camélat): 12 pieds

... o tuatz-me ab lo companhon (Fablas causidas): 8 pieds

Eh donc, creiatz-me a jo, batiat a tau ensenha... (Philadelphe): 12 pieds

Espiatz-la. [esˈpjal lɔ], [esˈpjadz lɔ]

Cf. aussi plus bas: le cas de AC.

  • L'accent tonique ne pouvant peut remonter plus haut que l'avant-dernière syllabe, lorsque deux pronoms personnels syllabiques s'y trouvent rattachés, le second porte un accent secondaire:

Portatz-la-me. [puɾˈtal lɔ me]

Il en va de même dans: vener-ne [beˈnene], de véner, forme bigourdane (en Béarn vene'n).


Prononciation de 'U

'U précédé de -a final de l'impératif se prononce [u]; dans certaines régions on prononce [ɔw]:

Espia'u [esˈpiu], [esˈpiɔw]


Zone particulière

Dans une zone particulière regroupant les régions d'Orthez, Salies-de-Béarn et Sauveterre ainsi que la Chalosse, c'est une autre règle qui s'applique en ce qui concerne l'accent tonique: lorsqu'un pronom personnel ou une combinaison de pronoms personnels suit le verbe, l'accent se déplace sur la dernière syllabe. Si la voyelle tonique du verbe était [ɛ] (è) ou [ɔ] (ò), comme elle se retrouve atone elle passe respectivement à [e] ou [u]. La et las se prononcent [le] et [les].

Cara't.' [kaˈɾet]

Apròcha't. [apruˈʃet]

pèrde'n [perˈðen]

Espia-la. [espiˌjə ˈle]

Espia'u se prononce [esˈpjew] dans cette zone.


Le cas de AC

La prononciation de AC varie selon les régions, mais également selon le contexte.

Prononciation devant un verbe

La prononciation de base de AC est généralement [at] en Béarn, dans l'ouest du territoire bigourdan, la plus grande partie des Landes et le nord du Gers, [ak] dans la plus grande partie du Gers et de la Bigorre, et [ik] dans la Grande-Lande et en Gironde. C'est le cas lorsqu'il est employé avant avec un verbe. Toutefois, la prononciation peut varier suivant la consonne qui suit, notamment en raison de l'assimilation (cf. https://wikigram.locongres.org/index.php?title=6._A._L%27assimilation).

Qu'ac vau har. [kab 'baw ˈha]

Qu'ac legerèi. [kal lejeˈɾɛj]

En général, devant voyelle, les prononciations [at] et [ak] passent, selon les régions, à [að] et [aɣ]:

Qu'ac èi hèit. [ka ˈðɛj ˈhɛjt], [ka ˈɣɛj ˈhɛjt]


Prononciation après un verbe

On trouve AC après un infinitif, un gérondif ou un impératif. Trois cas de figure se présentent:

- après un infinitif ou la deuxième personne de l'impératif; on distingue deux zones:

  • soit AC se réduit à 'C; dans ce cas, il se prononce généralement [k]:

sabé'c [saˈβek] (plus fréquent que [saˈβet])

dèisha'c [ˈdɛʃɔk] (plus fréquent que [ˈdɛʃɔt])

- soit AC se rattache au verbe au moyen d'une consonne euphonique d. Comme, dans la plupart des parlers, l'accent tonique tombe sur le verbe, la prononciation est, selon les régions, [ɔt] ou [ɔk] lorsqu'il se retrouve placé après l'accent tonique:

saber-d-ac [saˈβeðɔt]

dèisha-d-ac [ˈdɛʃɔðat]

- soit AC suit un gérondif ou un impératif autre que la deuxième personne du singulier; dans ce cas, il se prononce, selon les régions, [ɔt] ou [ɔk].

Espiatz-ac. [esˈpjaðɔt], [esˈpjadzɔk]

En vedent-ac. [embeˈðenɔt]

Zone particulière

Comme on l'a vu plus haut, dans la région d'Orthez, Salies et Sauveterre, ainsi qu'en Chalosse, lorsqu'un pronom personnel suit l'impératif, le gérondif ou l'infinitif, l'accent se déplace sur la dernière syllabe; dans ce cas AC se prononce [ek]:

Espiatz-ac [esˈpjaðek]


Le cas de I

La prononciation du pronom I varie selon le contexte.


Après une voyelle

Après une voyelle, I forme diphtongue avec cette voyelle:

anà'i [aˈnaj]

entà i miar lo partage (Lapassade): [entaj ˈmja]

Dèisha-i la clau. [ˈdɛʃɔj]

Toutefois, après le pronom relatif ou interrogatif QUI, I se prononce [j] devant voyelle, mais [ej] devant consonne:

Lo qui i va sovent qu'ac sap. [ˈlu ˈkjej ˈβa]


Après consonne à l'impératif

À la première et la deuxième personne su pluriel de l'impératif, il se prononce [ji] ([ʒi] dans les endroits où j se prononce [ʒ]):

Vèn-i [ˈbɛnji], [ˈbɛnʒi]

Anatz-i [aˈnadji], [aˈnadʒi] (mais [aˈnadzi] dans les lieux où anatz se prononce [aˈnats].

Anem-i. [aˈnemji], [aˈnemʒi]


Après une consonne dans les autres cas

Après une consonne, dans les cas autres que la première et la deuxième personne de l'impératif, il se prononce [ej]:

Quan i èratz [kwan ej ˈɛɾɔt]

On ne doit pas écrire *Quan e i volès entrar car on n'a pas ici l'énonciatif E: celui-ci

ne peut pas s'employer directement après le mot qui introduit la proposition.

Prononciation de QUE I A

Que i a se prononce [keˈja], ou [keˈʒa] dans les endroits où jse prononce [ʒ]. Qu'i a (avec énonciatif élidé) se prononce [kiˈja].

Le cas des autres pronoms personnels

  • Remarque importante: dans la région d'Orthez, Salies et Sauveterre ainsi qu'en Chalosse, lorsqu'un pronom personnel suit un infinitif, un gérondif ou un impératif, l'accent se déplace sur la dernière syllabe et les a de la dernière syllabe, que ce soit dans la, las ou dans la forme verbale, passent à [e]:

en vedent-te [em beˌðen ˈte]