Différences entre les versions de « 3. Q. Les verbes pronominaux »

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'''Le Joanòt passèc davant una bòrda que se bruslava.''' (Perbosc, cité par Darrigrand in ''Initiation au gascon'')
'''Le Joanòt passèc davant una bòrda que se bruslava.''' (Perbosc, cité par Darrigrand in ''Initiation au gascon'')


- les verbes essentiellement pronominaux: "le pronom réfléchi [fait] partie intégrante de la forme lexicale du verbe qui ne connaît pas de forme simple" (''Grammaire méthodique du français''); certains d'entre eux admettent un complément d'objet:
- les verbes essentiellement pronominaux: "le pronom réfléchi [fait] partie intégrante de la forme lexicale du verbe qui ne connaît pas de forme simple" (''Grammaire méthodique du français''):


'''Las misèrias presentas que s’esvanivan com lo hum de las cigarretas aus travatèths de la barraca.''' (Lapassade)
'''Las misèrias presentas que s’esvanivan com lo hum de las cigarretas aus travatèths de la barraca.''' (Lapassade)
- certains verbes pronomiaux admettent un complément d'objet:


'''Que me resignavi en aquera malaudia que nòsts remèdis deu Barralh la podèn pas guarir.''' (Manciet)
'''Que me resignavi en aquera malaudia que nòsts remèdis deu Barralh la podèn pas guarir.''' (Manciet)

Version du 22 octobre 2020 à 14:20

Généralités

On appelle verbes pronominaux les verbes qui se conjuguent avec un pronom personnel dont le référent est le même que celui du sujet. On distingue:

- les verbes pronominaux de sens réfléchi: le verbe est assimilé "à une relation qui unit un élément à lui-même (...) ou chacun des éléments d'un ensemble à lui-même" (Grammaire méthodique du français): Que'm soi lavat.

- les verbes pronominaux de sens réciproque: le verbe "exprime une multiplicité de relations "croisées" entre les éléménts d'un ensemble" (Grammaire méthodique du français):

Ger ser que’ns pelegèm a tot de bon tots dus. (Yan Palay)

en mainadins qui s’espian graciós (Camélat)

- les constructions pronominales dites passives:

La hèsta deu vilatge que's harà lo 14 de julhet.

quan las glèisas e's tornàn obrir (Hustach)

Que valeré miélher qu’aquestes aharòts que’s gavidèssen enter bearnés. (Casebonne)

- les constructions pronominales neutres: la forme pronominale constitue une sorte de correspondant intransitif d'un verbe transitif:

Los amorós que’s passejan lo dimenge. (Larroque) / Que passeja lo can.

C'est dans cette catégorie que l'on trouve certaines constructions pronominales correspondant à des verbes intransitifs non-pronominaux en français:

Le Joanòt passèc davant una bòrda que se bruslava. (Perbosc, cité par Darrigrand in Initiation au gascon)

- les verbes essentiellement pronominaux: "le pronom réfléchi [fait] partie intégrante de la forme lexicale du verbe qui ne connaît pas de forme simple" (Grammaire méthodique du français):

Las misèrias presentas que s’esvanivan com lo hum de las cigarretas aus travatèths de la barraca. (Lapassade)

- certains verbes pronomiaux admettent un complément d'objet:

Que me resignavi en aquera malaudia que nòsts remèdis deu Barralh la podèn pas guarir. (Manciet)

Que cranhè Diu, mes que’s menshidava deus curès. (Lapassade)


Conjugaison

Règle générale

Les verbes pronominaux se conjuguent à l'aide des pronoms personnels me, te, nse, vse, et se (au singulier comme au pluriel).

Selon la règle générale de contraction des pronoms personnels, on rattache les pronoms contractés au verbe lorsque celui-ci commence par une voyelle et on écrit m', t', ns', vs', s'; on rattache les pronoms contractés à l'énonciatif lorsque le verbe commence par une consonne et on écrit 'm, 't, 'ns, 'vs, 's. Dans ce second cas, dans les régions gasconnes qui ne connaissent pas l'emploi de l'énonciatif, le pronom personnel conserve sa forme pleine.


Le présent de l'indicatif

Cet exemple vaut pour la plupart des temps et modes, excepté l'impératif, le gérondif et l'infinitif.

Nous prendrons comme exemples aperà's et lhevà's, et exceptionnellement, nous écrirons l'énonciatif.

Le présent de l'indicatif
APERÀ'S LHEVÀ'S
que m'apèri que'm lhèvi
que t'apèras que't lhèvas
que s'apèra que'ns lhèva
que ns'aperam que'ns lhevam
que vs'aperatz que'vs lhevatz
que s'apèran que's lhèvan


L'impératif présent

À l'impératif, le pronom prend la forme contractée à gauche lorsque le verbe se termine par une voyelle, et à droite lorsque le verbe se termine par une consonne:

APERÀ'S ASSÈDE'S
apèra't assèd-te
aperem-nse assediam-nse
aperatz-vse assedetz-vse


Le gérondif

Lorsque le gérondif est en -nt, si le pronom personnel s'ils se place entre en et la forme verbale, il se contracte à droite si le verbe commence par une voyelle et conservent sa forme pleine si le verbe commence par une consonne; il conserve sa forme pleine lorsqu'il se place après la forme verbale: en s'aperant, en aperant-se (beaucoup plus rare); en se lhevant, en lhevant-se (beaucoup plus rare).

Lorsque le gérondif est formée sur l'infinitif, il peut se contracter dans tous les cas lorsqu'il se place après le verbe: en s'aperar, en aperà's, en se lhevar, en lhevà's.


L'infinitif

Avec un verbe à l'infinitif, le pronom personnel se place toujours après le nom; tous les verbes se terminant par une voyelle, il prend la forme contractée à gauche 's; on supprime le r de l'infinitif et on palce un accent écrit sur la voyelle finale de la forme verbale si cela est nécessaire: aperà's, lhevà's, assède's, espandí's.


Constructions pseudo-pronominales

Nous appelons constructions pseudo-pronominales les constructions impliquant un verbe transitif accompagné de son complément d'objet et d'un pronom réfléchi qui indique un type d'appropriation ou l'intérêt que le sujet prend à l'action:

... la tecniciana qui's lavava las mans dens l’arrelha. (Lapassade)

Urban de Casanava que s’a crompat lo tractur. (Peyroutet)

Que la ns’avem guardada bèth tròç miélher que los autes parlars deu Mieidia. (Bouzet)

Le complément d'objet peut être une proposition:

Que ns'avem pensat que lhèu e'ns portaretz un trocet de camin. (Sabalot)

Dans ce type de construction, courant en gascon, notamment dans le langage familier, le pronom réfléchi remplace souvent le possessif du français:

Que's pren lo veire e que’u se va plear. (Palay): "Il prend son verre..."

Que s’a hicat la vèsta blanca e florida. (Javaloyès): "Il s'est mis sa veste blanche et fleurie."

Dans ces constructions, le verbe ne se comporte pas comme les verbes proprement pronominaux en ce qui concerne le choix de l'auxiliaire et l'accord du participe passé, aux temps composés; cf. 2. A. Le choix de l'auxiliaire et 2. C. L'accord du participe passé.