Différences entre les versions de « 1. F. L'élision »

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En réalité, il n'y a pas lieu de noter cette élision, puisque lorsque deux voyelles identiques sont en contact, l'une à la fin d'un mot et l'autre en début de mot suivant, on prononce toujours une seule voyelle, allongée. Nous n'avons ici qu'un exemple d'un cas de figure beaucoup plus général.
En réalité, il n'y a pas lieu de noter cette élision, puisque lorsque deux voyelles identiques sont en contact, l'une à la fin d'un mot et l'autre en début de mot suivant, on prononce toujours une seule voyelle, allongée. Nous n'avons ici qu'un exemple d'un cas de figure beaucoup plus général.
[[Category:Écriture et prononciation]]

Version du 11 décembre 2017 à 10:28

En gascon, lorsque deux voyelles, l'une à la fin d'un mot et l'autre en début de mot, se trouvent en contact, elles se prononcent généralement en une seule syllabe. Lorsque la première des deux voyelles est un a ou e, elle disparaît complètement à l'oral, mais reste notée à l'écrit:

ua escòla [y esˈkɔlɔ]

brave òmi [ˈbɾaβ ˈɔmi].

Ce n'est que dans le cas de certains mot-outils (ou mots grammaticaux) que l'élision est notée à l'écrit: les articles définis et pronoms personnels de troisième personne du singulier et les mots-outils monosyllabiques se terminant par -e.


Cas général

À l'écrit, l'élision concerne les mots suivants: les articles LO et LA, la préposition DE, les énonciatifs QUE, BE et E, le morphème de la négation NE, les pronoms personnels ME, TE, LO, LA, NSE, VSE, SE et NE, le pronom relatif QUE, la conjonction de subordination QUE et le pronom interrogatif QUÉ:

Ua escala juste tota dreta que pujava capsús l’arbo. (Yan dou Sabalot)

Non sabí pas l’anar d’un petit vilatjòt. (Roger Lapassada)

N’èi dòu de çò qu’aimèi, deu monde o de las causas. (Pèir Massartic)

Que vs’escotavi tot parièr com ns’èram estats vaquèrs, au mes de mai, sus los turons qui espian passar los nostes gaves... (Yulien de Caseboune)

N. B.: Nous préconisons d'écrire vs' devant voyelle, plutôt que v', ne serait-ce que pour respecter la prononciation [ts] existant dans une partie des Landes: Que vs'a dit, [ketsaðit]

Voir aussi: L'article défini

  • L'élision de l'énonciatif E entraîne sa disparition:

As set?

Ne sèi pas se aqueth monde an lo temps.

  • La conjonction de coordination E ne s'élide pas:

lo pan e lo vin

  • Les énonciatifs ne s'élident pas devant les formes contractées de pronoms personnels 'u, 'us:

Que'u vei.

Que'us apèran.

  • Ils s'élident par contre devant ac; de même, l'énonciatif ja employé dans certains régions de l'est du Béarn et de Bigorre:

Qu'ac crei!

N'ac sèi pas.

J'ac vedem tot dia. (Palay)

Particularités traditionnelles

Absence d'élision ou élision facultative

1. Il n'y a généralement pas d'élision lorsque le second mot commence par une diphtongue ou une triphtongue dont le premier élément est [w]:

Los joens de uei lo dia non cranhen mei ad arren ni ad arrés. (Lapassada)

lo ger e lo uei de la soa vita (Casebonne)

Ne's crèba pas la ueuèra. (phrase entendue): "Il ne se foule pas."

Toutefois, avec l'article lo, les élisions ont généralement lieu:

E jo qu’escotavi, drin mortifiat, tot en mirant deu còrn de l’uelh la flinga. (Lapassade)

la garia que se n’anà har l’ueu au peiròu. (Lalanne)

2. Dans certains parlers, la règle de non-élision vu en 1. s'étend même à ces mots uelh et ueu:

... la garia que hè lo ueu! (Al Cartero)

La cavala, qui se volè pas a soa casa, èra mau-m’agrada, e lo uelh roi dejà. (Manciet)

3. L'élision des énonciatifs QUE, BE et E et du morphème de négation NE devant le pronom I est facultative:

E i vas / I vas ?

Òc, que i vau / Qu'i vau.

Non, ne i vau pas / N'i vau pas.

Elle reste obligatoire dans les autres cas, notamment avec le pronom personnel NE:

Mes non n’i a nat de bon, leishem aquera harda. (Los gentius deu Bearn)

Lacasa, eth, que devienè l’illustracion deus nostes jòcs on s’i conquesiva quant e quant de jòlhas. (Camélat)

4. L'élision de la conjonction SE ne se produit pas toujours. Elle a lieu régulièrement lorsque suit la préposition A, le pronom personnel AC ou une forme verbale, mais généralement pas devant les autres mots:

Ditz s’as jamei audit a vrèspas un siaume cantat... (Lalanne)

Tres pets esmortits, com s’arribavan de hèra luenh, que s’entenen... (Casebonne)

Se aquerò n’ei pas popularitat, que’m demandi çò qui poderé estar. (même auteur)

En particulier, elle n'a pas lieu devant UN et UA:

Se un ne deu partir, non pòt èster que tu ! (Camélat)

Elle est rare, mais possible, devant le pronom I:

E podetz pensar se i avoc ua polida panica ! (Perès)

... s’i avè avut enqüèra ua auta brossòla... (Hustach)

5. Sonque ne s'élident jamais à l'écrit.

Sonque un arríder amistós (titre d'un livre de Lapassade)

6. En ce qui concerne PUISHQUE, l'élision est d'usage devant les verbes et les pronoms personnels eth, era, ac, mais pas dans les autres cas:

Qu’ac hasèn a l’aise puishqu’èra lo dret sens. (Palay)

Mossur, puishqu’avetz l’aire de’m conéisher tan plan, que devetz saber que dens lo men còr, la plaça n’ei pas vueita. (Casebonne)

Qu’amuisharam, en tot lòc, puishqu’ac cau...'" (Casassus)

Hètz-vs’i hòrt, amics, puishque aquerò vse deverteish. (Lalanne)

Elle est facultative devant le pronom I.

7. L'élision de A QuÉ, DE QUÉ, PERQUÉ et (EN)TÀ QUÉ est possible tant à l'écrit qu'à l'oral, sans être obligatoire.

Perqu’ètz tan paurucs, tan poitrons ? (Fablas causidas de La Fontaine en vèrs gascons)

Localismes

  • Dans certains parlers, il n'y a pas, ou pas systématiquement, élision après la préposition de. Plus rarement, que peut également être dans ce cas:

eth 17 de abriu (Armanac dera Montanha)

capdavant de un viatge (Los Pagalhós)

Que n’èi pro de era tanben, ça’m pensi. (Jan Loís Lavit)

Que la semblava que era medisha que’n seré anada sola hèra mei viste. (Jean Hustach)

  • L'élision de NE, variante de la conjonction de coordination NI employée en gascon pyrénéen, a lieu ou pas, selon les parlers:

Tèrra non n’i mancava, ne aulhas dab bèras lans, ne marros còrnvirolats. (Camélat)

ne fe, n’amor, ne hida (Philadelphe de Gerde)

Particularités dans la langue moderne

1. Le H étant aspiré en gascon, l'élision n'a jamais lieu devant cette lettre. Il va de soi que cette règle doit également s'appliquer aux mots récemments entrés dans la langue:

Lo cinèma de Hollywood

lo govèrn de Harare

l'edicion 2016 de Hestiv'Òc (*d'Hestiv'Òc, forme que l'on trouve parfois, est un francisme inacceptable.)

2. En début de mot, S ne peut être prononcé devant une autre consonne qu'en prononçant également, d'abord, un e d'appui:

slam se prononce comme s'il était écrit *eslam.

Par conséquent, il est du coup nécessaire de faire entrer ces mots dans les cas d'élision:

Qu'ei fan d'slam.

un excès de velocitat entre l’aeropòrt d’Stansted e Londres (Jornalet, 15 mars 2013)


Le cas d'(EN)TÀ

On trouve parfois les formes ENT' et T', pour ENTÀ, , devant certains mots commençant par a comme ací ou des toponymes comme Artics, Auloron...:

Ça-i t'ací.

En réalité, il n'y a pas lieu de noter cette élision, puisque lorsque deux voyelles identiques sont en contact, l'une à la fin d'un mot et l'autre en début de mot suivant, on prononce toujours une seule voyelle, allongée. Nous n'avons ici qu'un exemple d'un cas de figure beaucoup plus général.